5 clés pour une place en séries
Le Journal de Montréal
TORONTO | La saison du Canadien se met en branle mercredi soir face aux Maple Leafs, l’équipe qu’il a éliminée au premier tour de son parcours vers une présence en finale de la coupe Stanley. Pourtant, cinq mois plus tard, ce sont les Leafs qui semblent en meilleure posture. Malgré cette première participation à la ronde ultime en 28 ans, le Tricolore aura besoin, de l’avis de plusieurs, d’un miracle pour prendre part au grand bal printanier. Pour y parvenir, la troupe de Dominique Ducharme aura assurément besoin des cinq éléments suivants.
On ignore combien de temps Carey Price sera à l’écart de la compétition. Ça pourrait être 30 jours, comme ça pourrait être six semaines ou deux mois. Le Canadien ne peut donc pas attendre son retour avant de se mettre en marche. Encore une fois, Jake Allen devra répondre à la demande. Marc Bergevin a fait son acquisition pour épauler son gardien vedette. Il est également parvenu à le soustraire au repêchage d’expansion. Du 7 avril au 12 mai, en l’absence de Price, Allen a maintenu un dossier de 6-9-1, une moyenne de buts alloués de 3,01 et un taux d’efficacité de ,896. Idéalement, pour garder la tête hors de l’eau en attendant le retour de Price, il faudrait que le Canadien maintienne minimalement un dossier de ,500.
Le jeu de puissance du Canadien a connu plusieurs passages à vide au cours de la saison 2021. Pendant les six dernières semaines du calendrier, pendant que le Tricolore se battait pour une place en séries éliminatoires, son attaque massive n’a inscrit que neuf buts en 67 occasions (13,4 %). Pour espérer grappiller des points de classement, connaître du succès dans cette sphère du jeu sera primordial. En l’absence de Shea Weber, le visage et la stratégie du CH en supériorité numérique seront différents. Un mal pour un bien, peut-être, puisque les Montréalais étaient devenus beaucoup trop prévisibles. Avec les Jeff Petry, Cole Caufield, Nick Suzuki, Jonathan Drouin et Brendan Gallagher, les options ne devraient pas manquer.
Il avait beau être magané et démontrer des signes de fatigue, Shea Weber sera difficilement remplaçable à la ligne bleue. Dominique Ducharme a beau dire qu’il faudra que ses troupiers le fassent en groupe, on peut se demander si cette brigade possède la profondeur pour y parvenir. En tout cas, elle devra mieux se débrouiller que lors des matchs préparatoires au cours desquels c’était souvent pénible. Sans compter que l’absence de Joel Edmundson crée une autre brèche. Brett Kulak a beau être l’un des athlètes les plus sympathiques, sa place sur le premier duo, à la gauche de Jeff Petry, n’est pas une bonne nouvelle. Derrière Ben Chiarot et David Savard, Alexander Romanov a encore plusieurs croûtes à manger et Chris Wideman est tout sauf rassurant à force égales.
Avec un salaire annuel de 7,875 M$, Nick Suzuki sera, à compter de la saison 2022-2023, le joueur le mieux payé du CH après Carey Price. Désormais, il est le centre numéro un incontesté de cette équipe. Une grande partie des succès du Tricolore passera par lui : tant à forces égales qu’en supériorité numérique et à court d’un homme. D’ailleurs, l’an dernier, il a été le septième attaquant le plus utilisé par Dominique Ducharme en infériorité numérique. Avec le départ de Phillip Danault et l’absence de Paul Byron, il risque de monter au sommet de la liste en compagnie de Jake Evans, d’Artturi Lehkonen et de Joel Armia.
Puisque la brigade défensive sera à risque, l’attaque du Canadien n’aura d’autre choix que de produire. Cela passera inévitablement par Cole Caufield, devenu l’ailier droit du premier trio. Le jeune Américain a réussi sa rentrée dans le circuit Bettman, en fin de saison dernière. Même en séries, où le jeu robuste a préséance, il a su s’imposer en se hissant au troisième rang des pointeurs de l’équipe. Une performance semblable sur un calendrier de 82 matchs lui vaudrait assurément une place parmi les finalistes au titre de recrue de l’année. Une saison ordinaire de Caufield pourrait également signifier une saison ordinaire pour le Canadien.
Personne à 16 ans ne devrait mesurer 7 pi et peser 273 lb. C’est le cadeau, parfois empoisonné, que la nature a donné au défenseur Alexander Karmanov, timide géant au potentiel incalculable ayant quitté la Biélorussie pour poursuivre son développement aux États-Unis. Il est, jusqu’à preuve du contraire, le plus grand hockeyeur au monde, selon les données que nous avons pu colliger.