Un milieu toujours en deuil de son petit roi
Le Journal de Montréal
Des artisans incontournables de la culture québécoise étaient toujours secoués par la perte de Jean-Pierre Ferland en marge de la première médiatique de L’amour crisse, spectacle de Louise Latraverse.
Sur le tapis rouge précédant le premier one-woman-show d'une des plus polyvalentes artistes que le Québec ait connues, des personnalités de tous les milieux se sont confiées au Journal.
«C’est quelqu’un qui a aidé à définir ce que nous étions et en qui on pouvait se projeter, estime l’actrice et animatrice Suzanne Lévesque. Il véhiculait des choses qu’on ne pouvait pas dire nous-mêmes. On ne l’oubliera jamais.»
«C’était une inspiration et un être immensément sensible, souligne le producteur Pierre Séguin, avec qui il a longtemps collaboré. Pour lui, Félix Leclerc était Dieu le Père. Il a déjà reçu un de ses premiers 78 tours avec une note qu’il lui avait adressée: "J’ai bâti une belle maison, la clé est sous le paillasson".»
«Ça m’a secoué, avoue l’ex-animateur Pierre Bruneau. J’étais un admirateur de Jaune et de tout ce qu’il a fait. Disons que ça a hanté toute ma fin de semaine.»
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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Après avoir fait languir ses amateurs montréalais pendant 16 longues années, Bruce Springsteen a rappelé à tout le monde qui était le patron au Centre Bell.