Des campeurs de Mirabel s'unissent pour contester une expropriation
TVA Nouvelles
L’un des plus grands campings privés au Québec est visé par une expropriation et la contestation s’organise pour contrecarrer la Ville de Mirabel qui désire y construire deux écoles.
La bataille s’organise au camping Donald dans le secteur Saint-Canut, à Mirabel, qui a 80 ans d’existence et qui affiche complet année après année. Lors de notre passage, lundi après-midi, TVA Nouvelles a pu constater un esprit de communauté fort.
Récemment, un avis d’expropriation a créé une onde de choc et rapidement, en guise de contestation, les chandails jaunes et macarons «Sauvons le camping» sont apparus.
«Juste en face du camping, il y a une sablière. Il y aurait de la place pour faire ça à la place d’exproprier des êtres humains vieux, comme jeunes. Je demande aux gens de Saint-Canut et de Mirabel de nous appuyer», dit Martin Simard, le frère de Nathalie et René Simard. Ce dernier n’a pas l’intention de jeter la serviette.
Les 400 campeurs de ce petit village ont jusqu’à novembre pour plier bagage parce que la municipalité de Mirabel a choisi ce site, sous réserve des autorisations ministérielles requises, pour y construire deux nouvelles écoles. Il s’agit donc d’une nouvelle offensive de la Ville qui avait subi un échec en 2022 après un refus de la Communauté métropolitaine de Montréal en lien avec la localisation d’un établissement scolaire au camping Donald.
Pour plusieurs campeurs, changer de terrain n’est toutefois pas une option étant donné que leurs roulottes sont trop vieilles. «On ne peut pas les changer de place. On va tout perdre. Les autres campings, souvent c’est des 10 ans et moins. On ne peut pas avoir des roulottes de 12 ans, ça ne rentre pas», explique une dame à TVA Nouvelles.
Une autre femme montre ses installations, elle s’est installée une petite terrasse sur son terrain. «En plus, j’ai un gazebo, j’ai un sofa, j’ai un autre set à patio. J’ai une maison, mais mon terrain est petit. Qu’est-ce que je vais faire avec tout ça?» demande-t-elle.
Les propriétaires du camping Donald n’ont pas émis de commentaire, puisqu’ils sont en discussion avec leur avocat.
De son côté, la Ville de Mirabel répond par écrit qu’elle doit répondre aux besoins des générations actuelles et futures.
Ce ne sont pas toutes les nouvelles constructions d’écoles qui ont prévu un système pour rafraîchir les classes. Certains bâtiments qui ont à peine une dizaine d’années n’ont ni climatisation, ni géothermie, ni aérothermie, révèlent les données obtenues par Le Journal. Ce genre d’exemples a de quoi faire sursauter plusieurs parents et enseignants qui jugent que le Québec est mûr pour une stratégie globale, tandis que le ministère de l'Éducation s’en remet à la bonne volonté des organismes scolaires.
Dans notre société, la façon dont sont perçus les enseignants est très variable. Pour certains, ils sont des gens dévoués qui portent le réseau scolaire public à bout de bras. Pour d’autres, ils sont d’éternels « chiâleurs » syndiqués grassement payés. Si cette dernière hypothèse était vraie, on peut se demander alors pourquoi il n’y a pas plus d’individus qui veulent travailler dans nos écoles...