Le sort de la piscine du Cégep de La Pocatière incertain après deux refus par Québec de financer les dépassements de coûts
TVA Nouvelles
L’augmentation importante des coûts pour la réfection de la piscine du Cégep de La Pocatière met en péril le maintien de cette infrastructure puisque ni l’établissement d’enseignement ni Québec n’affirme avoir les moyens de payer pour ces travaux.
Fermée depuis mai 2023, la piscine intérieure située entre le deuxième et le quatrième étage du cégep a dû être complètement vidée puisqu’elle représentait «un danger pour la sécurité des lieux».
«On voyait des signes d’affaissement, donc on a dû se résigner à vider la piscine et on ne peut plus l’utiliser», résume le directeur général du Cégep, Steve Gignac.
Déjà, l’administration préparait un plan de réfection pour cette piscine, «une infrastructure essentielle», la seule intérieure entre Montmagny et Rivière-du-Loup.
Or, entre 2021 et 2024, les coûts pour la réalisation de ces travaux sont passés de 6 millions à presque 12 millions de dollars. Une demande de subvention via le Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air a été refusée au Cégep en juillet dernier.
«On est dans une impasse totale! lâche M. Gignac. On ne peut pas se passer de cette infrastructure-là.»
Sur les 11,9 millions nécessaires pour la réparation de la piscine, environ 5,8 millions ont été alloués via une enveloppe ministérielle dédiée aux infrastructures de cégeps en région.
«On avait des besoins importants ailleurs, mais on a décidé de le mettre sur ce projet», explique le directeur général, qui a aussi investi 772 000$ de fonds propres au Cégep. Il manquerait en tout 5,2 millions de dollars.
L’administration du Cégep a envoyé une lettre à la fin août à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, pour proposer un partage des coûts. Environ 75% de la facture totale serait ainsi assumée par Québec et 25% par la communauté de La Pocatière.
Ce ne sont pas toutes les nouvelles constructions d’écoles qui ont prévu un système pour rafraîchir les classes. Certains bâtiments qui ont à peine une dizaine d’années n’ont ni climatisation, ni géothermie, ni aérothermie, révèlent les données obtenues par Le Journal. Ce genre d’exemples a de quoi faire sursauter plusieurs parents et enseignants qui jugent que le Québec est mûr pour une stratégie globale, tandis que le ministère de l'Éducation s’en remet à la bonne volonté des organismes scolaires.
Dans notre société, la façon dont sont perçus les enseignants est très variable. Pour certains, ils sont des gens dévoués qui portent le réseau scolaire public à bout de bras. Pour d’autres, ils sont d’éternels « chiâleurs » syndiqués grassement payés. Si cette dernière hypothèse était vraie, on peut se demander alors pourquoi il n’y a pas plus d’individus qui veulent travailler dans nos écoles...