La direction est bel et bien au frais pendant que les élèves suent, mais ça pourrait changer
TVA Nouvelles
Ce n’est pas parce que les secrétaires et directeurs d’école sont sans-cœur que leurs bureaux sont plus climatisés que les classes, mais parce qu’ils travaillent tout l’été. Il s’agit d’une vieille façon de faire de plus en plus remise en question, témoignent des gestionnaires.
«Il faudrait changer le type de clim du bureau de la direction. Mais ma directrice a choisi d’investir pour les élèves à la place. C’est tout à son honneur», dit une membre du personnel d’une école de la métropole sous le couvert de l’anonymat parce qu’elle n’a pas l’autorisation de son centre de services scolaire pour témoigner.
En compilant les données des bâtiments de presque tous les centres de services scolaires (CSS) du Québec, Le Journal constate que les locaux administratifs sont plus souvent climatisés que les classes.
Globalement, dans 15% de tous les bâtiments scolaires, seul le pôle administratif est climatisé.
Si on se penche uniquement sur le cas des bâtiments partiellement climatisés, il s’agit alors du scénario le plus fréquent (36%).
À certains endroits, c’est même la majorité des écoles qui ont adopté ce scénario.
Au CSS des Appalaches, 96% des écoles (23 bâtiments sur 24) ne climatisent que les locaux administratifs. Un projet-pilote visant à climatiser les classes d’une école primaire est toutefois en chantier et deux autres projets sont prévus au cours de l’année, indique Annie Moreau, conseillère en communications.
Ce ne sont pas toutes les nouvelles constructions d’écoles qui ont prévu un système pour rafraîchir les classes. Certains bâtiments qui ont à peine une dizaine d’années n’ont ni climatisation, ni géothermie, ni aérothermie, révèlent les données obtenues par Le Journal. Ce genre d’exemples a de quoi faire sursauter plusieurs parents et enseignants qui jugent que le Québec est mûr pour une stratégie globale, tandis que le ministère de l'Éducation s’en remet à la bonne volonté des organismes scolaires.
Dans notre société, la façon dont sont perçus les enseignants est très variable. Pour certains, ils sont des gens dévoués qui portent le réseau scolaire public à bout de bras. Pour d’autres, ils sont d’éternels « chiâleurs » syndiqués grassement payés. Si cette dernière hypothèse était vraie, on peut se demander alors pourquoi il n’y a pas plus d’individus qui veulent travailler dans nos écoles...