Combien d’enfants sommes-nous prêts à sacrifier?
TVA Nouvelles
Un, deux... 390 000? C’est pourtant ce que nous acceptons de faire comme société année après année en choisissant littéralement quels enfants auront une chance de succès et lesquels resteront dans un cycle de précarité presque hermétique.
Plus du tiers des personnes souffrant d’insécurité alimentaire au Québec sont des enfants, soit près de 400 000 jeunes dont l’avenir est compromis dans l’indifférence sociétale quasi générale.
Aussi difficile que cela soit de le constater, il faudra rapidement savoir prioriser les problématiques sociétales graves, tout comme l’on trie l’état de santé critique de plusieurs patients sur une scène d’accident. Concrètement, arrêtons de nous embourber et de nous aveugler avec des solutions tape-à-l’œil et assurons-nous d’aider réellement la population pour miser sur une durabilité des actions dans le temps.
Si indispensables soient-elles, les importantes sommes d’argent public accordées ponctuellement par le gouvernement aux banques alimentaires pour répondre à la demande des organismes communautaires assommés par l’augmentation fulgurante des demandes d’aide alimentaire d’urgence consistent à être une aide unidirectionnelle ne pouvant être durable et efficace à long terme.
Il est temps de renoncer aux solutions temporaires et superficielles qui nous trompent et nous empêtrent, et de commencer à réfléchir sérieusement aux véritables problématiques sociales auxquelles nous faisons face.
Enfant pauvre un jour, enfant affamé pour toujours. C’est inacceptable!
N’offrir aux jeunes générations pour seule option que de revenir faire la file mois après mois au dépannage alimentaire avec leurs parents comme nous le faisons actuellement n’est rien d’une solution durable et acceptable.
Visons la base, le simple fait de soutenir un enfant dans son parcours scolaire, tant en l’équipant adéquatement, le nourrissant, le guidant et l’entourant de personnes signifiantes aura comme impact direct de le garder à l’école potentiellement jusqu’à la fin de ses études en lui offrant les mêmes chances qu’un enfant issu d’un milieu plus aisé.
Un enfant qui arrive à l’école en confiance avec tout son matériel scolaire et qui n’a pas qu’en seule pensée la peur de ne pas manger aura un attachement plus important à son parcours scolaire.
Ce ne sont pas toutes les nouvelles constructions d’écoles qui ont prévu un système pour rafraîchir les classes. Certains bâtiments qui ont à peine une dizaine d’années n’ont ni climatisation, ni géothermie, ni aérothermie, révèlent les données obtenues par Le Journal. Ce genre d’exemples a de quoi faire sursauter plusieurs parents et enseignants qui jugent que le Québec est mûr pour une stratégie globale, tandis que le ministère de l'Éducation s’en remet à la bonne volonté des organismes scolaires.
Dans notre société, la façon dont sont perçus les enseignants est très variable. Pour certains, ils sont des gens dévoués qui portent le réseau scolaire public à bout de bras. Pour d’autres, ils sont d’éternels « chiâleurs » syndiqués grassement payés. Si cette dernière hypothèse était vraie, on peut se demander alors pourquoi il n’y a pas plus d’individus qui veulent travailler dans nos écoles...