Recyclage de 50 millions de tests COVID périmés: déçues d’avoir échappé le contrat, deux entreprises craignent qu’ils soient enfouis
Le Journal de Montréal
Deux entreprises québécoises ont vécu une amère déception dans les dernières semaines: elles espéraient s’occuper du recyclage de 50 millions de tests de dépistage de la COVID-19 périmés qui dorment dans des entrepôts à Montréal, mais craignent désormais leur enfouissement à la suite d’un appel d’offres «contradictoire» du gouvernement.
«Quand j’ai vu les méthodes de traitement acceptées, je savais que c’était fini et qu’on ne pouvait pas l’avoir. [...] C’est tellement décevant, parce qu’on a passé deux ans à travailler pour ce contrat-là et finalement, c’est bidon», déplore le directeur général du Groupe TAQ, Gabriel Tremblay.
Il soutient que ce projet aurait donné du travail à une centaine de personnes qui vivent avec un handicap. Ce contrat aurait aussi permis à l’entreprise de relancer son projet d’expansion dans Portneuf.
Le directeur général du Groupe TAQ parle d’informations contradictoires lorsqu’il fait référence au contenu de l’appel d’offres lancé par le CIUSSS de la Capitale-Nationale en juin dernier.
L’organisation a été mandatée par le ministère de la Santé pour trouver une entreprise capable de recycler et de revaloriser les composantes de 50 millions de tests de dépistage expirés.
«Dans la description du contrat, le CIUSSS a beaucoup mis l’emphase sur l’importance de bien faire les choses pour respecter l’environnement et maximiser les matières... Mais dans les options autorisées pour le traitement des produits, on retrouve la destruction sécuritaire. En gros, on veut recycler et réutiliser, mais on accepte l’enfouissement ou l’incinération! C’est incompréhensible», peste le président de Go Zéro Recycle, Éric Éthier.
Les deux compagnies, qui étaient rivales dans l’octroi du contrat, n’ont pas sursauté en apprenant que le gouvernement avait finalement opté pour la soumission de MultiRecycle, une entreprise basée à Montréal, à hauteur de 770 602$.
L’offre de cette dernière était largement plus basse que celles de Groupe TAQ et de Go Zéro Recycle, soient de 3,7 M$ et 2,27 M$, respectivement.
MM. Tremblay et Éthier ne cachent pas leur scepticisme par rapport à la possibilité que leur rivale qui a décroché le contrat arrive à recycler entièrement ces immenses quantités de plastique considéré «difficile à récupérer» avec un budget aussi minime, ce que dément toutefois le soumissionnaire gagnant (voir autre texte).