Grève de Postes Canada: un «goulot d’étranglement» qui fait mal aux commerçants
Le Journal de Montréal
Les compagnies de livraison sont complètement submergées par la demande à l’approche des Fêtes, en raison de la grève de Postes Canada. Un véritable «goulot d’étranglement» s’est créé dans leurs entrepôts, et de nombreuses PME québécoises en écopent.
«Une fois que le colis est entre les mains d’un transporteur, on en perd le contrôle. Donc, prie les dieux de la livraison pour que le colis se rende jusqu’à toi», lance la copropriétaire de l’entreprise Les Mauvaises Herbes, Marie Beaupré, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux pour informer sa clientèle de ses difficultés d’expédition.
«On pourrait dire à nos clients de commander avant le 13 décembre pour être certains d’avoir leurs produits avant Noël, mais, la vérité, c’est qu’on n’en sait rien», fait valoir la femme d’affaires à la tête d’une entreprise spécialisée dans les produits naturels qui reçoit plus de 1000 commandes chaque semaine en cette période de pointe.
Postes Canada assure 75% des livraisons de colis des Mauvaises Herbes en temps normal, et ce, à un prix imbattable. Mme Beaupré affirme que la compétition coûte «deux, trois, quatre, cinq fois plus cher».
«13$ de frais d’expédition plutôt que 8$, ça fait une grosse différence à notre volume de commandes. C’est sans parler de toute la gestion des problèmes de livraison, des erreurs et des clients qui ont repoussé leur commande en janvier. C’est énormément de logistique.»
À plus petite échelle, le problème reste le même pour BioTerra, une entreprise de Trois-Rivières spécialisée dans les plantes tropicales rares, et son propriétaire, Stanislas Simon.
«Je prends toujours une pause d’expédition dans le temps des Fêtes, parce que les délais de livraison sont cruciaux pour assurer la survie des plantes. Avec le recul, j’aurais dû arrêter une semaine plus tôt cette année...» déplore-t-il.
Sur les 12 commandes qui ont été envoyées à travers le Canada la semaine dernière, seules trois sont arrivées à bon port.
«Je sais déjà que trois plantes sont mortes dans leur boîte. [...] Il y a tellement de volume que les livreurs ne font plus la différence entre les colis express ou non.»