Congé de TPS: gros mal de tête pour seulement deux mois
Le Journal de Montréal
Beaucoup d’efforts pour deux petits mois, voilà ce qui attend les commerçants qui devront appliquer le congé de TPS du gouvernement Trudeau, si bien qu’ils sont plus de six sur dix à ne pas vouloir de la mesure.
«Pour une fantaisie politique, on vient tout chambouler notre Noël», lance Claude Roy, libraire-propriétaire depuis 46 ans sur la rue Masson, à Montréal.
Sa petite boutique est remplie de livres qui seront exemptés de la taxe de vente fédérale du 14 décembre au 15 février ainsi que d’un paquet d’autres produits auxquels il n’est pas certain si la mesure s’applique ou non. Le temps presse pour reprogrammer sa caisse enregistreuse, car il ne lui reste que cinq jours pour tout préparer.
«C’est bien beau d’avoir des projets, mais où est l’aide à l’application?» demande le libraire, qui n’est pas contre l’idée de faire économiser de l’argent aux consommateurs, mais pas à ses dépens.
Claude Roy n’est pas le seul à déplorer la lourdeur de la mesure. La majorité des PME s’oppose à ce congé de TPS, indique un sondage mené au cours des derniers jours par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) auprès de 3500 propriétaires de PME.
Parmi ceux qui devront appliquer la mesure, ils sont 62% à s’y opposer. L’entrée en vigueur du congé de TPS en plein pendant la période la plus achalandée de l’année – entre le Vendredi fou et Noël – passe particulièrement de travers.
«Les PME qui font de la vente au détail n’ont ni le temps ni les ressources pour bien mettre ça en place», insiste Christina Santini, de la FCEI.
Seulement 4% des propriétaires croient que leurs ventes vont augmenter grâce au congé de TPS.
Comme tous les commerçants interrogés par Le Journal, la FCEI demande à Ottawa d’indemniser les petites entreprises pour les coûts liés à la mise en œuvre de la mesure.