Près de 300 travailleurs de Lion se syndiquent: «L’employeur a tout essayé pour empêcher ce groupe de travailleurs de joindre notre syndicat»
Le Journal de Montréal
Quelque 300 travailleurs québécois du fabricant Lion Électrique viennent de se syndiquer au grand bonheur des organisations syndicales, qui soutiennent que l’employeur leur mettait des bâtons dans les roues.
«L’employeur a tout essayé pour empêcher ce groupe de travailleurs de joindre notre syndicat, mais leur volonté de gagner le respect et la justice au travail aura eu raison de leur tactique antisyndicale», a soutenu par communiqué Éric Gagné, responsable du recrutement pour le District 11 de l’Association Internationale des Machinistes et des travailleurs et travailleurs de l’Aérospatiale (AIMTA).
«Les employés de production de l’usine de Saint-Jérôme ont fait le choix de s’associer à l’AIMTA et nous respectons ce choix», a indiqué le porte-parole de Lion, Patrick Gervais, dans une déclaration laconique transmise au Journal.
Motivés par leur victoire au Québec, les syndiqués espèrent maintenant recruter leurs semblables américains de l’usine de Joliet, en Illinois.
«Notre objectif est de syndiquer l’ensemble des usines de Lion électrique en Amérique du Nord», a prévenu David Chartrand v.-p général canadien de l’AIMTA.
À la mi-avril, Le Journal rapportait que des employés de Lion avaient déposé une requête d’accréditation syndicale au Tribunal administratif du travail (TAT) par l’entremise du Syndicat des machinistes (AIMTA).
Rappelons que 150 travailleurs ont été congédiés en novembre dernier.
Au même moment Lion nageait dans des pertes de 56,5 millions de dollars au dernier trimestre de 2023 malgré une hausse de 30% de ses revenus (60 millions de dollars).
Il y a un an, Investissement Québec (IQ), le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction ont prêté 98 millions de dollars à Lion, qui a déjà eu 100 millions de dollars de prêts de Québec et d’Ottawa en 2021.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.