Crise des travailleurs étrangers temporaires: «On risque d’être frappés», craignent les détaillants québécois
Le Journal de Montréal
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
«On ne s’attendait pas à ce que 47% des gens nous disent que le manque de personnel affecte encore leur travail. Ce sont des gens qui aident la population à se nourrir, à se loger, à se vêtir, à se déplacer», affirme au Journal Michel Rochette, président Québec du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), qui a commandé un sondage de Léger, effectué auprès de 1004 Québécois sur le web fin octobre.
D’après cette étude, les employés de nos magasins souffrent «du manque de personnel», au point où cela mine carrément leurs conditions de travail.
Pire encore, ils sont 34% à penser que leurs patrons n’ont pas les «outils nécessaires afin de les aider efficacement pour des questions de santé psychologique au travail».
«Avec les nouvelles limitations à l’immigration et la cohorte des baby-boomers qui vont prendre leur retraite, l’enjeu demeure entier. Si les gens trouvent déjà qu’il manque de monde, on peut s’imaginer la suite», poursuit celui qui lance bientôt une série de webinaires pour cibler les attentes des travailleurs et juguler la crise.
Au Québec, environ 12% de la population travaille dans le commerce de détail, selon le gouvernement du Canada. La majorité d’entre eux sont des femmes (51%). Le tiers sont des jeunes de 15 ans à 24 ans (34%).
Début octobre, Le Journal rapportait que des hôteliers demandaient des assouplissements pour éviter de perdre leurs travailleurs étrangers temporaires (TET) en raison des nouvelles règles fédérales.
Des PME manufacturières, comme Lepage Millework et Tremcar, avaient ensuite tiré la sonnette d’alarme en disant que perdre leurs TET nuirait à leurs activités.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.