Parcs éoliens: ils accusent Québec de ne pas respecter les règles
Le Journal de Montréal
Alors qu’Hydro-Québec multiplie les annonces de nouveaux parcs éoliens, cinq groupes en faveur de la transition énergétique, dont la Fondation Rivières, accusent le gouvernement de François Legault de précipiter indûment les annonces, sans égard aux lois et règlements qui régissent la province.
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La semaine dernière, Hydro-Québec causait la surprise en annonçant la signature d’une entente de partenariat pour le développement d’un ou plusieurs parcs de quelque 150 éoliennes (1000 MW) non loin de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent. Cette annonce faisait suite à une autre, plus importante encore, de partenariat pour le développement d’un parc de 400 éoliennes (3000 MW), l’un des plus importants en Amérique du Nord, situé au nord du Lac-Saint-Jean.
«Ça n’a plus de bon sens, la façon dont se comporte ce gouvernement, affirme Jean-Pierre Finet, analyste en régulation économique pour le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ). Ils annoncent des projets alors que les consultations ne sont pas terminées et que les changements législatifs ne sont même pas adoptés. (...) C’est insultant. N'y aurait-il pas moyen que ce gouvernement prenne son gaz égal et cesse de mettre la charrue avant les bœufs?»
Les organismes signataires du communiqué acheminé par le Front commun pour la transition énergétique (FCTE) précisent que la législation actuelle stipule que pour tout projet d’approvisionnement, Hydro-Québec se doit de présenter une procédure d’appel d’offres et d’octroi à la Régie de l’énergie et d’obtenir son approbation préalable avant d’aller de l’avant.
Le projet de loi 69 sur l’énergie propose bien sûr de modifier ces dispositions. Mais le groupe – dont font aussi partie la Fondation Rivières, le Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), GroupMobilisation (GMob) et l'ACEF du Nord de Montréal – rappelle que le projet de loi n’a toujours pas été adoptée.
«Cette annonce précipitée (le parc éolien de 1000 MW dans le Bas-Saint-Laurent) suggère qu’une fois de plus, le gouvernement agit à la marge du cadre légal actuel et espère régulariser la situation a posteriori, procédant selon ses propres visées, déterminées dans l’ombre derrière des portes closes», dénonce ce regroupement d'organismes soucieux d'une transition énergétique ordonnée.
Ces derniers déplorent que sans Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, la population demeure dans le noir quant aux usages auxquels le gouvernement entend consacrer la production d’énergie prévue. «Y a-t-il moyen de savoir ce qu’on va faire avec l’énergie avant d'annoncer de tels projets?» demande M. Finet.
«Je pense que nous allons frapper de gros murs», prévient l’ex-directeur principal de la filière batterie d’Investissement Québec (IQ), aujourd’hui lobbyiste pour le constructeur américain General Motors (GM), qui va jusqu'à parler d'une «tempête parfaite» en voyant les coûts de construction exploser et la productivité à la traîne au Québec.
La Cour suprême a servi une victoire aux groupes de protection des voyageurs en entérinant les règlements forçant les compagnies aériennes à verser des indemnités pour les retards, annulations et problèmes de bagages. La décision unanime a été rendue vendredi et met fin au recours intenté en 2019 par près de 20 compagnies aériennes à travers le monde, dont Air Canada, United Airlines et Air China.