Ouverture d’une enquête sur Zara pour des allégations de travail forcé
Le Journal de Montréal
Le Bureau de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises (OCRE) ouvre une enquête sur des allégations de travail forcé ouïghour dans la chaîne d’approvisionnement du détaillant Zara Canada inc.
Cela survient après un rapport publié aujourd'hui découlant d’une plainte déposée l’an dernier.
« Le rapport d’évaluation initiale sur Zara présente de façon détaillée l’allégation selon laquelle la société entretient des relations d’approvisionnement avec des entreprises chinoises connues pour utiliser le travail forcé de Ouïghours ou en bénéficier », a exposé l’ombudsman canadienne pour la responsabilité des entreprises Sheri Meyerhoffer, par communiqué lundi.
L’organisation précise que Zara nie en bloc l’allégation et juge par conséquent que la plainte est irrecevable « parce que les allégations d’atteintes aux droits de la personne ne découlent pas de ses opérations ».
Zara affirme « ne pas avoir de relation commerciale avec quelque usine que ce soit dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang », précise-t-on.
De leur côté, les plaignants soutiennent que Zara a bel et bien une relation d’approvisionnement avec trois compagnies chinoises accusées « de recourir au travail forcé des Ouïghours ou ayant tiré profit de ce travail forcé », comme décrite par l’Australian Strategic Policy Institute et le Helena Kennedy Centre for International Justice.
« Zara Canada inc. a des relations ou des liens dans sa chaîne d’approvisionnement avec Huafu Top Dyed Melange Yarn Co. Ltd., Shandong Zoucheng Guosheng et Xinjiang Zhongtai Group (ci-après collectivement désignés les “entités chinoises”) », allèguent les plaignants.
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