Malgré de bons emplois, le coût de la vie fait de plus en plus mal à un couple dans la trentaine
Le Journal de Montréal
Épicerie, voiture, couches... un jeune couple de la Montérégie, qui vient d’avoir des jumeaux, trouve de plus en plus difficile de joindre les deux bouts avec l’explosion du coût de la vie de tous bords tous côtés.
«Ce qui fait mal, c’est le taux d’intérêt de 9% de notre véhicule usagé. C’est presque l’équivalent d’un loyer comme versement. Sans parler des assurances», confie Éric St-Martin, 34 ans, chauffeur de camion, père de jumeaux de quatre semaines et d’une fille.
Avec sa marmaille, le camionneur a dû se procurer une voiture plus grande pour trimballer sa petite famille, qui vient de s’agrandir. Une fourgonnette usagée s’est imposée, mais son prix a crevé le budget.
«Avec des jumeaux, c’est 15$ de couche par jour, en plus du reste, des petites serviettes. C’est incroyable. On veut bien manger, mais qu’est-ce qui est cher? La nourriture saine», ajoute-t-il.
À ses côtés, sa conjointe, Éveline Chachai, 30 ans, hygiéniste dentaire, garde le sourire dans le marathon de courses pour dénicher les aubaines.
«Ça fait deux fois que j’annule un voyage en voiture pour aller voir mon père à Obedjiwan parce que ça me coûterait trop cher d’essence», poursuit-elle.
Plus de 45% des parents vivent d’une paye à l’autre, selon un sondage de Léger/Québecor. Ils sont aussi 51% à avoir peur de manquer d’argent pour payer les dépenses courantes.
D’après Éric St-Martin, le plus choquant dans ces hausses de prix, c’est que la qualité se dégrade à vue d’œil.
«Plusieurs produits augmentent de prix, tout en diminuant la quantité et/ou la qualité des produits. Ce qui est également un irritant», dénonce le jeune père.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.