Mégavol de données chez Desjardins: «On essaie toujours de rentrer dans mes comptes cinq ans plus tard»
Le Journal de Montréal
«Ça a été un cauchemar, et ce l’est encore. On essaie toujours de rentrer dans mes comptes, malgré les changements», soupire Carine Barbeau, victime du mégavol de Desjardins, qui soutient en subir encore les conséquences cinq ans plus tard, comme de nombreux Québécois.
«Je suis épuisée. Je suis toujours en hypervigilance. Je ne peux pas lâcher la garde. Il faut tout le temps que je surveille», laisse tomber d’une voix fragile Carine Barbeau, une retraitée de Terrebonne, victime du vol d’identité historique de Desjardins.
«J’ai dû changer mon numéro de téléphone. J’ai décidé d’avoir le moins d’espaces comptes possible en ligne et de revenir au papier», ajoute-t-elle, en fixant la Caisse populaire l’autre bord de la rue depuis le parc.
Assurances, banques, téléphonie... Carine dit avoir été marquée au point où elle hésite maintenant à ouvrir des espaces comptes sur le web et ne partage surtout jamais son courriel.
Il y a quatre ans, Le Journal avait raconté l’histoire de cette mère qui dénonçait la lourdeur des démarches pour obtenir dédommagement.
Alors que l’on connaît maintenant l'identité des 8 suspects arrêtés ou recherchés par la Sûreté du Québec en lien avec le mégavol de données personnelles de 9,7 millions de clients de Desjardins, Le Journal a voulu savoir comment elle s’en sortait aujourd’hui.
Comme bien des Québécois touchés, Carine Barbeau a dû perdre un temps fou pour s’assurer de minimiser les dégâts. En janvier dernier, elle a finalement obtenu 935,44$ dans le cadre de l’action collective.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.