La Banque du Canada sonne l’alarme: tempête parfaite à l'horizon
Le Journal de Montréal
OTTAWA | Les ménages qui se sont le plus endettés pour acheter une maison durant la pandémie risquent de voir leurs paiements hypothécaires bondir de 45 %, ce qui menace la stabilité du système financier du pays, craint la Banque du Canada.
« Nous sonnons l’alarme sur les hauts niveaux d’endettement de nombreux ménages canadiens et les prix élevés des logements », a dit le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, aujourd'hui en présentant sa Revue du système financier.
L’économiste principal au Mouvement Desjardins, Benoît Durocher, n’est pas surpris.
« L’endettement, ça fait des années qu’on en parle. C’était écrit dans le ciel que la problématique nous frapperait tôt ou tard. »
Toronto et Montréal
Le problème s’est fortement accentué pendant la pandémie de COVID-19, car acheter une propriété a coûté environ 50 % de plus en moyenne depuis le début de la crise sanitaire, en particulier en banlieue de Toronto et de Montréal.
Conséquemment, « un nombre croissant de Canadiens ont contracté un très gros prêt hypothécaire par rapport à leur revenu, et l’ont assorti d’un taux variable et d’une période d’amortissement de plus de 25 ans », s’inquiète M. Macklem.
Or, ces ménages qui ont acheté une propriété à fort prix et à de faibles taux hypothécaires en 2020 et 2021 devront renégocier leur taux en 2025-2026, quand ils seront au plus haut.
La Banque indique qu’avec un taux variable de 4,4 % et un taux fixe de 4,5 %, les ménages verront leurs paiements mensuels médians grimper de 300 $ (taux fixe) à 700 $ (taux variable), selon sa simulation. Les ménages les plus endettés qui ont choisi un taux variable subiront la plus forte hausse, à plus de 1000 $ par mois ou 45 %.