L’acheteur américain de Pâtisserie Gaudet ferme l’usine d’Acton Vale
Le Journal de Montréal
Un an et demi après avoir acheté Pâtisserie Gaudet, en faillite, l’américaine Table Talk Pies licencie ses travailleurs et la vend à une autre firme américaine, Rise Baking Company, qui ferme l’usine d’Acton Vale.
«Ces employés-là avaient une expertise. Ils croyaient que ça allait repartir. Ils se retrouvent sans emploi du jour au lendemain. Ce sont beaucoup des personnes qui ne sont pas jeunes, donc c’est souvent plus dur de se replacer par après», se désole au Journal Éric Charbonneau, maire d’Acton Vale depuis une quinzaine d’années.
«C’est triste pour ceux qui avaient des emplois, qui les ont laissés, pour retourner travailler pour Table Talk pour les aider à repartir la production», laisse tomber l'ex-député adéquiste.
La semaine dernière, La Pensée de Bagot révélait que les 35 travailleurs de l’usine d’Acton Vale avaient appris à la mi-juin que leur usine allait fermer après une décision-surprise d’un nouvel acquéreur américain, Rise Baking Company, du Minnesota.
En août 2022, Le Journal rapportait que Québec pourrait rester sur sa faim dans la faillite de Pâtisserie Gaudet, mais Investissement Québec (IQ) a indiqué mercredi qu'elle pensait revoir la couleur de ses 8,1 millions de dollars prêtés à l'entreprise entre 2016 et 2021.
«Toutes les sommes versées ont été ou seront remboursées en totalité, incluant capital et intérêts», a assuré la porte-parole d'IQ, Isabelle Fontaine.
Mardi, Le Journal s’est rendu dans la ville de la Montérégie d’à peine 8000 âmes pour voir ce qu’il restait des deux sites de Pâtisserie Gaudet, qui a déjà été l’un des plus gros producteurs de tartelettes au pays sur les étals des Costco et Walmart.
En plein cœur d’Acton Vale, l’ancienne usine de Pâtisserie Gaudet, l’autre bord du chemin de fer, face à la mairie, résiste au temps et rappelle des souvenirs à son maire.
«Il y avait toujours de l’action. Ça travaillait», se rappelle à voix haute le premier magistrat. L’endroit fourmillait de monde avant l’incendie d’août 2022.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.