Fitzgibbon a envisagé de ne pas revenir après son exclusion
Le Journal de Montréal
Les grands remords et l’autoflagellation, très peu pour Pierre Fitzgibbon. Au terme d’une année mouvementée où il a été exclu du conseil des ministres puis réintégré, le principal intéressé défend à nouveau son intégrité et sa différence, lors d’une entrevue avec Le Journal accordée il y a quelques jours.
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« Oui, je suis spécial, je suis différent de tout le monde. Mais ça ne fait pas de moi une bonne ou une mauvaise personne », avoue le ministre de l’Économie qui a parfois mis le gouvernement caquiste dans l’embarras.
« S’il y avait juste des Pierre Fitzgibbon, je pense que ça ne marcherait pas. La force d’un gouvernement, c’est d’avoir une complémentarité », plaide-t-il.
Il faut dire que 2021 a été tout sauf un long fleuve tranquille pour lui. Blâmé plusieurs fois par la Commissaire à l’éthique qui lui demandait de se départir de ses participations dans Immervision et White Star Capital, deux entreprises qui font affaire avec l’État, il aura dû quitter son poste de ministre en juin dernier. Puis, il aura été réintégré quelques mois plus tard, après avoir vendu ses actions.
« Il n’y a personne, il n’y a pas un journaliste qui va pouvoir me dire dans les yeux, vous avez manqué d’éthique, ce n’est pas vrai », clame M. Fitzgibbon qui soutient n’avoir jamais été en situation de conflit d’intérêts, ni dans ce dossier, ni dans celui du Programme PACTE.
Lors de ce purgatoire de trois mois, celui qui s’est forgé une réputation de franc-tireur du gouvernement avoue toutefois avoir songé plusieurs fois à quitter la politique, devenue un terrain miné pour lui.
Rester pour finir le boulot
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.