Faire le plein d'essence: un luxe trop grand pour une majorité de Canadiens?
Le Journal de Montréal
Avec le prix de l’essence qui se maintient autour de 2 $ le litre ou plus à peu près partout au pays, sept Canadiens sur dix (69 %) ont indiqué craindre de ne plus être en mesure de payer leur plein, selon un sondage Ipsos rendu public mardi.
Cette crainte est encore plus prononcée chez les ménages avec enfants (80 %) et chez les 18-34 ans (77 %). À travers le pays, les gens des provinces de l’Atlantique (57 %), de la Colombie-Britannique (53 %) et de l’Alberta (53 %) disent qu’ils ne peuvent pas remplir leur voiture complètement avec les prix actuels. Cette réalité est un peu moins présente au Québec (48 %), en Saskatchewan et au Manitoba (42 %).
«Il y a beaucoup de préoccupations concernant l'abordabilité de l'essence», a déclaré Gregory Jack, vice-président des affaires publiques d'Ipsos Canada, dans une entrevue avec Global News.
L’analyste des prix de l’essence Patrick De Hann a indiqué à la chaîne Global qu’à son avis, le prix de l’essence pourrait continuer à grimper jusqu’à 2,50 $, si les circonstances sont réunies. Notamment, une interruption de la production de pétrole à la suite d'un ouragan majeur comme Harvey ou Ida, qui avait balayé le Golfe du Mexique en 2017 et 2021, constituerait un risque majeur pour les prix de l'essence cet été.
«Cela dit, je m'attends à un certain soulagement, si nous pouvions échapper à la saison des ouragans sans tempête majeure», a-t-il déclaré.
L’analyste a mentionné que, souvent, les prix atteignent un sommet en juillet, pour finalement diminuer à partir du mois d’août.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.