Députés accusés d’ingérence: «un nuage sombre» plane sur le Parlement
Le Journal de Montréal
Les députés accusés d’avoir travaillé en douce avec l’Inde et la Chine peuvent dormir sur leurs deux oreilles la nuit et siéger aux Communes le jour: à moins d’un revirement de situation, ils ne seront pas nommés et encore moins jugés de sitôt.
Pressé de fournir une liste de noms par les conservateurs en comité parlementaire jeudi matin, le ministre fédéral de la Sécurité publique Dominic LeBlanc n’a pas bronché.
«L’idée qu’il y ait une liste parfaite de noms entièrement digne de confiance qui devrait être divulguée au public est simplement irresponsable», a répondu le ministre.
Le chef conservateur Pierre Poilievre en a lui-même fait la demande à la période des questions, mercredi. «Qui sont-ils?», disait-il en Chambre. M. LeBlanc accuse de son côté les conservateurs de verser dans la partisanerie.
En réponse, M. LeBlanc a suggéré à M. Poilievre d’accepter son offre d’obtenir la cote de sécurité nécessaire pour avoir accès aux preuves et aux documents non caviardés. Le bémol: ceux qui y ont accès acceptent d’avoir les mains liées de façon permanente.
Face à cette impasse, le conservateur Michael Cooper a résumé la situation de la manière suivante: «aussi longtemps que le premier ministre continuera de camoufler les noms des députés compromis, un nuage sombre continuera de planer au-dessus de cet endroit».
Le comité de jeudi a donné lieu à quelques échanges mordants du genre, mais étant donné la nature délicate du sujet, Dominic LeBlanc n’a pas offert aux élus grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent.
Il ne peut pas en dire plus que ce que l’on sait déjà, insiste-t-il, au risque de «violer» la Loi sur la sécurité de l’information et d’être «poursuivi pour un «stunt» politique.
Les difficultés à punir ou simplement nommer les députés cités dans le rapport explosif déposé lundi par un comité spécial vient notamment du fait qu’aucune accusation encore n’a été déposée en cour, ce qui suggère un manque de preuves clairement incriminantes.
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