«Ça ne sera pas drôle»: il expulse sa tante et la harcèle avec un conteneur
Le Journal de Montréal
Un propriétaire de La Guadeloupe, en Beauce, a été condamné à verser la rondelette somme de 24 000$ à sa tante puisqu’il a utilisé un conteneur à déchets pour la harceler et parvenir à l’expulser de son logement.
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«Ç’a été deux années épuisantes avec les avocats. J’en suis devenue malade. Je ne comprends toujours pas pourquoi il m’a fait ça. Mon neveu, c’était comme mon fils», soupire Lucille Gagnon, en entrevue avec Le Journal.
La Québécoise âgée de 65 ans a habité durant près de deux décennies un appartement situé à La Guadeloupe. Martin Veilleux, propriétaire de la compagnie à numéro possédant l’immeuble où logeait sa tante, a toutefois décidé de s’en débarrasser en février 2022.
Selon une décision rendue ce mois-ci au Tribunal administratif du logement (TAL), il a eu recours à «des menaces, de l’intimidation et du harcèlement» dans le but de «la faire quitter son logis».
«Il a menacé de vider son appartement en faisant livrer le conteneur et l’a effectivement fait livrer [conformément] à ses promesses. Ces comportements sont inacceptables», a déploré la juge Sophie Lafleur, en se basant sur des photos dudit conteneur déposé devant la fenêtre de Lucille Gagnon.
Toujours selon le TAL, Veilleux a voulu évincer sa tante en raison d’un autre conflit familial lié à la succession de sa grand-mère maternelle.
Il a d’abord imposé à sa tante une «augmentation de loyer déraisonnable» d’environ 125$ par mois. Son neveu a ensuite menacé de jeter tous ses biens à la poubelle, si elle restait dans son appartement.
«Il écrit au fils de la locataire pour l’informer que si sa mère ne réagit pas, “ça ne sera pas drôle”, et [lui dit :] “avise ta mère, le conteneur arrive aujourd’hui”. [...] L’ensemble des comportements de monsieur Veilleux a fait en sorte de placer la locataire dans une situation tout à fait invivable, la menant à la seule issue possible, déménager du logement qu’elle appréciait et qu’elle aurait souhaité conserver», constate la magistrate Sophie Lafleur.
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