Contrat de 515 M$ à Canada Vie: «Le gouvernement devrait mettre ses culottes», peste un retraité
Le Journal de Montréal
Retards, paiements perdus, réponses robotisées, explosion de l’attente... un retraité des Forces armées canadiennes (FAC) est en colère contre son assureur Canada Vie, qui est incapable de lui rembourser ses médicaments comme promis.
«Le gouvernement devrait mettre ses culottes. Si Canada Vie n’est pas capable de régler cela en 24 heures, j’infligerais des pénalités salées», peste André Bouchard, un retraité à bout de patience.
Ces derniers jours, de nombreux Québécois comme lui ont écrit au Journal pour faire part de leurs maux de tête depuis que leurs assurances sont passées de Sun Life à Canada Vie, qui appartient à la multinationale Power Corporation, contrôlée par la famille Desmarais.
Soulignons que le contrat accordé en novembre 2021 à Canada Vie pour administrer le Régime de soins de santé de la fonction publique (RSSFP) s'élève à près de 515 millions $.
Or, le casse-tête vécu par les travailleurs avec leurs assurances commence de plus en plus à avoir un air de famille avec le désastre fédéral Phénix, qui prive des travailleurs de paye. En mai dernier, Le Journal avait raconté l'histoire d'une ex-directrice de Service Canada, qui court encore après 20 000$.
«La qualité du service est scandaleuse», a déploré Roy Goodall, président de l’Association nationale des retraités fédéraux (ANFR), mardi dernier, dans un message public en pointant du doigt les ratés de Canada Vie, qui n'arrive tout simplement pas à fournir les services d'assurances à de nombreux retraités.
Mieux au Tim Hortons
Au Journal, l’ex-soldat André Bouchard n’en démord pas: Canada Vie nage dans l’incompétence au point où même les enseignes de restauration rapide sont devenues plus efficientes qu’elle.
«Le service client de Canada Vie, c’est zéro. On ne peut même pas laisser notre message. En comparaison, Tim Hortons m’a réglé un dossier récemment avec mes informations en moins 30 minutes», lance-t-il.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.