Campagne électorale: le deepfake menace les médias et la démocratie
Le Journal de Montréal
Campagne électorale : le deepfake (hypertrucage) menace les médias et la démocratie
Devant une salle comble au NAB show de Las Vegas, Jeremy Sinon le VP en contenu digital chez Hubbard admet que «l’inquiétude envers les deepfakes et les fake news (nouvelles mensongères) est d’autant plus importante lorsque les processus démocratiques sont en cours».
Les Européens seront appelés aux urnes cet été pour envoyer des représentants à Bruxelles alors que les Américains devront choisir en novembre entre Donald Trump et Joe Biden pour occuper la Maison-Blanche.
C’est pourquoi les médias sont de plus en plus vigilants pour contrer l’invasion de ces contenus frauduleux. C’est notamment le cas des propriétaires de la chaîne américaine Scripps news qui investissent dans la détection du deepfake. «Quand on publie une image générée par l’IA dans l’erreur, c’est la confiance des consommateurs de l’information qui est ébranlée. C’est pourquoi nous avons formé des équipes qui s’assurent maintenant de façon systématique de la véracité des documents», a lancé leur rédacteur en chef, Steve Turnham qui a aussi travaillé chez CNN et Al Jazeera.
Même stratégie chez Hubbard qui croit aussi que l’industrie doit se prendre en main. «Maintenant, il n’y a plus rien qui est publié sans qu’on vérifie», ajoute Jeremy Sinon présent à la même conférence que Steve Turnham qui portait sur les façons dont les médias locaux luttent contre la désinformation à l’âge de l’IA.
Bernés par l’intelligence artificielle
La popularité croissante du deepfakeet la facilité déconcertante avec laquelle ces contenus ultraréalistes générés par l’intelligence artificielle sont produits menacent les médias, mais aussi la démocratie. En janvier dernier, lors de la primaire aux États-Unis, des électeurs du New Hampshire ont reçu des appels téléphoniques de Joe Biden leur enjoignant de ne pas voter pour... Joe Biden.
Évidemment, c’était une voix générée par l’intelligence artificielle, mais bien des gens ont pu être bernés. Pour Mason Allen, expert en détection de IA, la stratégie est connue. «De plus en plus, ce sont les petites villes qui sont attaquées par le deepfake. Les personnes malintentionnées peuvent espérer passer inaperçues puisque ces petits milieux avec des médias plus locaux sont souvent moins équipés pour détecter l’intelligence artificielle.»
Que faire pour détecter la manipulation d’image?