Fin des incitatifs fédéraux: au tour des manufacturiers de baisser leurs prix
Le Journal de Montréal
Un premier constructeur automobile a décidé d’accorder un rabais à un consommateur québécois pour compenser l’incitatif manquant du fédéral de 5000$, à sa grande surprise.
«J’étais assis dans ma voiture qui était dans la salle de démonstration quand on m’a appris la nouvelle, raconte Marc-André Sirois, qui devait prendre possession d’une Hyundai Ioniq 5 dans un concessionnaire de Saint-Basile-le-Grand.
Il venait d’apprendre qu’il n’avait plus droit à la subvention fédérale de 5000$.
«Mes pneus étaient dans l’auto et j’étais prêt à partir avec ma blonde et mon bébé. J’avais seulement besoin des clés. J’étais en beau fusil!»
M. Sirois avait signé ses papiers jeudi dernier, soit 24 heures avant l’annonce de la fin des incitatifs du gouvernement fédéral à compter du 31 mars prochain.
Alors que les coffres du programme fédéral pour véhicules zéro émission (iZEV) se sont vidés à une vitesse inouïe, les refus de subventions ont commencé à s’empiler à compter de lundi matin dans les concessionnaires québécois. Dont celui de M. Sirois qui devait modifier son contrat.
«Selon ce que j’avais lu, il restait de l’argent pour 16 000 demandes de subventions en date de vendredi, ajoute M. Sirois. Quand je suis arrivé au garage lundi, il n’y avait plus rien dans les coffres.»
Le manque de bornes de recharge publiques demeure un enjeu important pour les propriétaires de véhicules électriques. Selon un sondage de l’Association canadienne des automobilistes (CAA) auprès de 16 000 utilisateurs de VE au Canada, 7 conducteurs sur 10 sont insatisfaits du nombre de bornes sur le territoire canadien.
Le domaine de l’automobile a été fertile en rebondissements au cours de la dernière année. L’annonce surprise de la suspension temporaire des incitatifs gouvernementaux, les hauts et les bas du prix de l’essence et la tentative de percée des véhicules chinois sur le marché canadien ont retenu l’attention.
«On n’est vraiment plus dans une situation de pénurie généralisée de main-d’œuvre», estime l’économiste principale de Desjardins. Alors que Montréal accueille près de 60% des nouveaux arrivants et que la croissance de la population a frôlé les 2,3% cette année au Québec, l’emploi n’a pas suivi, avec un timide bond de 0,5%.