Budget Girard: gros impact à venir sur la vente de véhicules électriques
Le Journal de Montréal
Des concessionnaires automobiles du Québec anticipent une chute des ventes de voitures électriques puisque le gouvernement Legault appuiera sur le champignon pour mettre fin aux subventions de ces véhicules, dès 2025.
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«On est très déçu. C’est beaucoup trop tôt pour éliminer les 7000$ donnés à l’achat d’une auto électrique. Surtout avec l’inflation, ça risque d’impacter plusieurs acheteurs québécois qui choisiront plutôt la voiture à essence», déplore Ian P. Sam Yue Chi, président de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ).
Le ministre des Finances, Eric Girard, a annoncé mardi que les subventions pour l’achat d’un véhicule électrique seraient graduellement abolies. Notons que ce programme, nommé «Roulez vert», avait été instauré en 2012.
Les acheteurs de voitures 100% électriques auront encore accès au rabais de 7000$ pour les véhicules dont le prix est de 65 000$ ou moins. L’année suivante, la subvention passera à 4000$, puis à 2000$ en 2026. Cette aide financière sera toutefois abolie pour de bon en 2027.
«C’est pas impossible que les gens aillent acheter beaucoup de véhicules électriques dans les prochaines semaines pour profiter du rabais. Par contre, à long terme, l’impact sera négatif et les ventes vont diminuer», explique M. Sam Yue Chi en entrevue avec Le Journal.
Le manque de bornes de recharge publiques demeure un enjeu important pour les propriétaires de véhicules électriques. Selon un sondage de l’Association canadienne des automobilistes (CAA) auprès de 16 000 utilisateurs de VE au Canada, 7 conducteurs sur 10 sont insatisfaits du nombre de bornes sur le territoire canadien.
Le domaine de l’automobile a été fertile en rebondissements au cours de la dernière année. L’annonce surprise de la suspension temporaire des incitatifs gouvernementaux, les hauts et les bas du prix de l’essence et la tentative de percée des véhicules chinois sur le marché canadien ont retenu l’attention.
«On n’est vraiment plus dans une situation de pénurie généralisée de main-d’œuvre», estime l’économiste principale de Desjardins. Alors que Montréal accueille près de 60% des nouveaux arrivants et que la croissance de la population a frôlé les 2,3% cette année au Québec, l’emploi n’a pas suivi, avec un timide bond de 0,5%.