Baisse des seuils d'immigration: «Un mur s’en vient», selon le secteur manufacturier
Le Journal de Montréal
«Un mur s’en vient» dans le secteur manufacturier depuis l’annonce de la réduction des seuils d’immigration de la part d’Ottawa et de Québec.
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La situation «crée beaucoup d’incertitude sur la capacité à produire, à remplir les contrats et à exporter des produits» dans le secteur manufacturier, a plaidé Julie White, la porte-parole de Manufacturiers et exportateurs Québec.
«On a environ 13 000 postes vacants aujourd’hui» a-t-elle illustré lors d’une entrevue accordée à LCN vendredi matin.
Si les entreprises «cherchent à se doter de main-d’œuvre au Québec d’abord», elles sont souvent contraintes de débourser des sommes colossales pour embaucher à l’étranger, selon la porte-parole.
«Ils font les efforts, ils essaient, mais ils se retournent vers l’immigration, puis vers l’immigration temporaire, pas que par plaisir ou par simplicité. C’est compliqué à faire ces démarches-là. Ça coûte jusqu’à 12 000 $ par travailleur», a-t-elle plaidé.
«Ils le font parce qu’ils n’ont plus le choix. Et là, on se ramasse dans une situation où on diminue de plus en plus le bassin de main-d’œuvre dans lequel ils peuvent piger», a-t-elle ajouté.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.