
Arbitrer avec une cible dans le dos
Le Journal de Montréal
Insultes, menaces, harcèlement et même agressions physiques. Les adolescents et les adultes qui arbitrent nos jeunes sportifs doivent composer avec un environnement qui ne serait pas toléré ailleurs dans la société. Au point où le milieu vit une crise de pénurie d’officiels.
Quand j’ai commencé à arbitrer au hockey à la mi-trentaine, j’étais loin de réaliser que j’aurais aussi souvent une cible dans le dos.
Dès que l’on saute sur la glace, on devient le bouc émissaire. On doit être parfait, sans faille, toujours à l’affût, même si on a eu une mauvaise journée au bureau ou une chicane familiale.
Les entraîneurs et les joueurs, eux, ont le droit de se tromper, parce que le hockey, comme plusieurs autres disciplines, est un jeu d’erreurs. Mais c’est vrai pour tous les participants. Bien sûr que je n’aime pas rendre la mauvaise décision. Le sentiment de culpabilité peut me hanter longtemps.
«Les gens doivent changer leur comportement. Le sport est en péril. Je n’exagère pas», prévient l’ancien arbitre de la Ligue nationale de hockey Stéphane Auger.
Face à un lot d’incidents dans plusieurs sports avec des instructeurs, des parents ou des athlètes, plusieurs officiels ont accroché leur sifflet ou ont choisi de faire autre chose pendant la pandémie.