«On prend un risque à déployer des milliards de dollars» Une semaine après un avis de non-conformité, Northvolt en mode séduction
Le Journal de Montréal
Ouverture du siège social, 7033 candidatures reçues, 138 M$ de contrats avec des fournisseurs québécois... Northvolt a voulu montrer aux médias, mercredi matin, à Montréal, que son projet va bien une semaine après avoir reçu un avis de non-conformité de Québec.
• À lire aussi: Pas de BAPE pour Northvolt: une course contre-la-montre pour s’installer, selon le PDG
Présentation PowerPoint à la main, Paolo Cerruti, PDG de Northvolt Amérique du Nord, a notamment expliqué, lors «d’une séance d’information technique», comment la société espère tirer son épingle du jeu dans un marché dominé par la Chine.
La firme étrangère a ensuite publié un communiqué et répondu aux questions des journalistes présents.
«On prend un risque à déployer des milliards de dollars, en amont du projet, sans avoir la certitude d’avoir tous les permis alignés à la fin», a indiqué Paolo Cerruti, PDG de Northvolt Amérique du Nord lorsqu'interrogé sur les autorisations requises au Québec.
«On a un certain nombre de Plan B que l'on peut déployer», a-t-il expliqué.
Rappelons que le 27 mars dernier, Northvolt s’est fait taper sur les doigts par Québec.
La société a reçu un avis de non-conformité «à la suite d’un débroussaillage accidentel». Northvolt a par la suite affirmé avoir proposé des mesures correctives.
À la mi-mars, Le Journal rapportait qu’une ancienne employée de la firme privée américaine Boston Consulting Group (BCG), auparavant chez le géant pétrolier français TotalEnergies, dirigeait la construction du premier bloc d’assemblage de l’usine de Northvolt au Québec.
Le manque de bornes de recharge publiques demeure un enjeu important pour les propriétaires de véhicules électriques. Selon un sondage de l’Association canadienne des automobilistes (CAA) auprès de 16 000 utilisateurs de VE au Canada, 7 conducteurs sur 10 sont insatisfaits du nombre de bornes sur le territoire canadien.
Le domaine de l’automobile a été fertile en rebondissements au cours de la dernière année. L’annonce surprise de la suspension temporaire des incitatifs gouvernementaux, les hauts et les bas du prix de l’essence et la tentative de percée des véhicules chinois sur le marché canadien ont retenu l’attention.
«On n’est vraiment plus dans une situation de pénurie généralisée de main-d’œuvre», estime l’économiste principale de Desjardins. Alors que Montréal accueille près de 60% des nouveaux arrivants et que la croissance de la population a frôlé les 2,3% cette année au Québec, l’emploi n’a pas suivi, avec un timide bond de 0,5%.