«On me doit 118 000 $»: un retraité toujours privé de son argent en raison du fiasco de Phénix
Le Journal de Montréal
«N’importe quelle entreprise qui traiterait ses employés de cette façon-là ferait faillite rapidement », dénonce au Journal le retraité de la Défense, Gaétan Thibault, qui court après son chèque de 118 000$ que lui doit le fédéral, malgré ses 35 années de loyaux services.
«Ça change les calculs de la retraite. Ça retarde le paiement de l’hypothèque, l’achat d’une nouvelle voiture, ce qui m’aurait permis de faire un meilleur début de retraite plutôt que de me serrer la ceinture durant les deux premières années», détaille Gaétan Thibault, 67 ans, retraité de la Défense nationale.
Il y a six mois, Le Journal a raconté l’histoire d’une ex-cadre de Service Canada, incapable d'obtenir son indemnité de départ de 20 000$ quatre ans après avoir démissionné.
C’est après avoir lu cet article que Gaétan Thibault est entré en contact avec Le Journal pour dire que les ratés du système de paye Phénix, lancé en 2016, le privaient d’encore plus d'argent.
«On me doit pour ma paye de vacances et mon indemnité de départ 118 000$ au total», soupire l’homme de la Capitale-Nationale.
Deux poids deux mesures
Ce qui choque le retraité de la Défense, c’est qu’Ottawa n’hésite pas à talonner les employés lorsqu’ils doivent de petites sommes, alors que l’inverse est moins vrai.
«Quand j’étais gestionnaire, j’avais des employés qui étaient obligés de faire des emprunts à la banque pour rembourser Phénix, alors que lorsque c’est eux qui nous doivent de l’argent, on n'en voit pas la couleur», soutient Gaétan Thibault.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.