«Notre réseau a été fait pour un village dans les années 60»: le maire de Sutton n’en peut plus des pannes de courant
Le Journal de Montréal
«Notre réseau a été fait pour un village dans les années 60 et c'était comme s'il n'avait jamais évolué», illustre le maire de Sutton, Robert Benoît, qui déplore la lenteur d’Hydro-Québec à corriger la situation.
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Les pannes d’électricité, Robert Benoît connaît ça. En plus de subir la grogne des citoyens quand le courant flanche, il doit lui-même vivre avec les caprices d’un réseau désuet. «À l'hôtel de ville dans les deux derniers jours, on a perdu 10 fois l'électricité à l'endroit où se trouve notre puits pour l’eau de la ville. Chaque fois, même si ça dure seulement cinq secondes, la génératrice se met en marche», raconte-t-il.
Cette municipalité de 4500 âmes subit des pannes à répétition depuis un an et demi, dit-il. Seulement dans les 15 derniers jours, le courant s’est interrompu sept fois, parfois durant plusieurs heures.
Sutton a un des réseaux les plus vieux au Québec. Un réseau à 49 kilovolts (kV), alors qu’il faudrait plutôt un réseau de 120 kilovolts. Le poste électrique aussi est désuet, mais Hydro-Québec prévoit seulement le changer en 2032.
«À 49 kV, on n'a pas beaucoup de jus qui peut passer par là... C'est très rare, je pensais qu'il n'y en avait plus», dit François Bouffard, professeur associé au Département de génie électrique et informatique de l'Université McGill. «On en trouve encore, ainsi que des réseaux 69 kV, dans la région de l'Estrie, surtout près de la frontière américaine. Ce sont des réseaux qui datent de la 2e vague de nationalisation, soit les années 1960. La norme, c'est 120 kV maintenant», dit-il.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.