«Ça devient toujours un casse-tête»: près de 20 000 travailleurs étrangers attendus dans nos champs
Le Journal de Montréal
Délais, lourdeurs, paperasse... l’arrivée des 20 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) attendus cet été reste un casse-tête pour des agriculteurs pris pour se virer de bord à la dernière minute pour éviter de perdre leurs récoltes.
Au deuxième trimestre, il manquait toujours 6161 travailleurs sur les 11 099 attendus, soit 56% de la main-d'œuvre, selon l'Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ). «La situation demeure précaire», résume son directeur général Patrice Léger Bourgoin.
«Il y a tellement de gens d’impliqués, les gouvernements, les ambassades, les compagnies aériennes, que ça devient toujours un casse-tête», lance Jacques Notaro, propriétaire des Fermes E. Notaro et Fils, de troisième génération, à Saint-Patrice-de-Sherrington.
«En 1988, quand on avait besoin de main-d’œuvre étrangère, ça prenait deux papiers. Aujourd’hui, c'est une montagne énorme de paperasse», souffle-t-il.
À deux pas de lui, le Guatémaltèque Everildo Curruchich, qui l'aide depuis quatre saisons, est l'un de ceux qui ont pu se rendre ici sans anicroche.
«Je travaille ici de mai à fin octobre. Ça se passe bien. J’habite à la capitale du Guatemala avec mes trois enfants», partage l’homme de 27 ans.
Chez FERME, son directeur général, Fernando Borja, estime que près de 20 000 travailleurs sont attendus cette année.
«On a vu un retard dans les travailleurs du volet agricole, sûrement à cause du surplus de travail à l’ambassade du Canada à Mexico avec les nouvelles procédures d’envoi des passeports», note-t-il.
À la mi-mars, Le Journal rapportait que des centaines de TET mexicains avaient du mal à obtenir leur visa.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.