Une entreprise d’ici entre chez Foot Locker par la grande porte
Le Journal de Montréal
En affaires, il faut savoir sauter sur les occasions quand elles se présentent. Pour Vinny Success, le fondateur de Success Clothing, une marque de vêtements inspirée de l’univers du skate, la chance s’est présentée à l’été 2022 quand il a reçu un appel de Foot Locker Canada.
Il a été pris d’un certain vertige quand il a su ce que voulait le géant des vêtements et chaussures de sport. «On m’a demandé de créer une nouvelle collection de vêtements sous la marque Success qui serait vendue dans tous les magasins de l’enseigne à travers le Canada. Cela représentait environ 20 000 morceaux à produire», raconte-t-il.
Le défi était à la fois logistique et financier. «J’ai fait une tournée des banques. Finalement, c’est la BDC et Investissement Québec qui m’ont offert le soutien financier pour assurer la croissance de mon entreprise», explique le jeune entrepreneur.
Ligues majeures
Un an plus tard, en juin dernier, la collection de vêtements Success, qui inclut t-shirts, coupe-vent et casquettes, entre autres, était officiellement lancée dans les magasins Foot Locker. «C’est comme faire son entrée dans les ligues majeures, s’exclame-t-il. En plus de Success, j’ai aussi créé des vêtements sous la marque Success Motorsport, qui s’inspire de la F1. Elle combine mes deux passions: le design et les voitures.»
Le succès ne s’est pas fait attendre pour ces deux marques, les seules made in Québec distribuées par Foot Locker à ce jour. «On me dit que les ventes sont au rendez-vous. Je travaille maintenant sur une deuxième collection pour l’automne. Foot Locker États-Unis serait aussi intéressé par mes vêtements. Cela représente plusieurs centaines de boutiques supplémentaires», se réjouit Vinny Success.
Sa clientèle cible? «Principalement les jeunes de 20 à 30 ans qui recherchent des vêtements mainstream», explique-t-il. L’association avec Foot Locker tombe à point alors que l'enseigne veut diversifier son portfolio avec des marques locales et se rapprocher des communautés ethniques, ajoute ce fils d’immigrants d’origine vietnamienne ayant fui la guerre dans les années 1970.
Un retour aux sources
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.