Services «in English only»: McDonald’s ouvre une enquête après un reportage du «Journal»
Le Journal de Montréal
McDonald’s ouvre une enquête après un reportage du Journal faisant état des services «in English only» d’un de ses restaurants du centre-ville de Montréal et promet de «veiller à ce que les lois linguistiques du Québec soient appliquées».
«Nous enquêtons sur cet incident et prendrons les mesures nécessaires pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir», a assuré l’entreprise américaine, mardi.
L’empire de restauration rapide aura eu besoin de près de deux semaines pour répondre aux questions du Journal portant sur ses difficultés à respecter la langue officielle du Québec.
«En tant qu’entreprise établie au Québec depuis des décennies, nous nous sommes engagés à veiller à ce que les lois linguistiques du Québec soient appliquées dans toutes les facettes de l’expérience du client, de l’emballage jusqu’au service à la clientèle», a fini par répondre les relations médias de McDo.
Fin mai, Le Journal rapportait que McDonald’s a reçu, depuis trois ans, six fois plus de plaintes de clients incapables de se faire servir dans leur langue.
Au total, les plaintes concernant la langue de service du restaurant ont été multipliées par six, passant de 38 (2021-2022) à 230 (2023-2024), selon l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Des numéros de commandes soufflés «in English only», une caissière et son gérant déboussolés par une question banale en français... Le Journal avait pu constater aisément l’absence quasi totale du français lors du passage dans un McDo du centre-ville.
Au mois d'octobre, l'histoire d'une Québécoise, qui avait porté plainte contre un restaurant McDonald’s de la Rive-Sud après y avoir été servie en anglais, avait suscité l'indignation.
«J’ai demandé un latté aux épices d’automne et j’ai vu le néant dans son regard», avait déploré Laurence L’Épicier, une résidente de Saint-Hubert, qui avait dénoncé le fait que l’employée lui parlait seulement en anglais.
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