Rénover un bâtiment historique pour en faire un restaurant, tout un défi
Le Journal de Montréal
Il a fallu deux ans de travail, étroitement encadré par le gouvernement et leur municipalité, pour qu'un groupe d'entrepreneurs de Terrebonne mène à terme son projet de restaurant dans un bâtiment patrimonial datant du début du 19e siècle.
Faire approuver les plans et le choix des matériaux, autant par les experts en patrimoine du ministère de la Culture que par les membres du comité d'urbanisme de la Ville de Terrebonne, ont nécessité près de 400 heures de développement avant que Construction Vilan ne puisse donner le premier coup de pelle à son projet de restaurant Le Xavier, inauguré le 2 septembre dernier.
La vieille maison blanche, construite vers 1805 (selon la Société d’histoire de la région de Terrebonne) par le meunier Noël Roussil dans le Vieux-Terrebonne, est connue pour avoir abrité un restaurant pendant 30 ans, Le Folichon. Les nouveaux propriétaires ont voulu donner une seconde vie à l'endroit, préservant plusieurs aspects patrimoniaux tout en lui insufflant une touche de modernisme.
«On avait à coeur de mettre en valeur le patrimoine d'avant, tout en créant le patrimoine de demain. Il fallait s'assurer que la bâtisse allait durer encore 100 ans», explique Mathieu Jean-Marie, président de Construction Vilan et copropriétaire du Xavier.
Ayant réalisé plus d'une trentaine de projets dans le Vieux-Terrebonne, dont sept rénovations de maisons patrimoniales, l'entreprise avait toute l'expertise nécessaire à sa réhabilitation en acquérant la bâtisse en 2019. Citée par la Ville de Terrebonne pour son intérêt patrimonial, la bâtisse devait être rénovée en respectant toute une série d'exigences de la part du ministère de la Culture et de la municipalité.
«Chaque projet est différent, mais dans ce cas-ci, il s'agissait de restaurer la partie historique du bâtiment en maintenant tout ce qui était en place et le remettre comme à l'origine», dit Mathieu Jean-Marie. Trouver les bardeaux de cèdre pour refaire la toiture ou les matériaux pour restaurer l'immense cheminée qui monte jusqu'au plafond n'a pas été trop difficile, mentionne-t-il.
Les entrepreneurs ont ajouté au bâtiment une rallonge au style ultramoderne abritant une galerie d'art multifonctionnelle. «Chaque rue du Vieux-Terrebonne a son identité. On n'essaie pas de copier, mais de s'en inspirer, même en faisant du moderne», dit M. Jean-Marie.
Le résultat est impressionnant. La salle à manger du restaurant entoure un bar central, surplombé d'un toit cathédrale révélant le plafond de bois d'origine. «On a créé un décor excentrique qui fait clin d'oeil au personnage de saint François Xavier, missionnaire aventurier, qui donne son nom à la rue [où se trouve le restaurant]», indique Maxime Laforest, copropriétaire.
Les partenaires ont poussé la réflexion jusque dans la conception du menu, explique le chef cuisinier - et copropriétaire également - Jean-Philippe Darveau. «Une cuisine du marché sans prétention comme en faisaient nos grands-mères, avec une touche de modernisme et des plats qui se partagent bien, c'est ce qu'on propose. C'est une expérience de venir manger ici.»
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