Loblaw réclame des fonds au gouvernement du Québec pour acheter ailleurs
Le Journal de Montréal
La société ontarienne Loblaw songe à demander des fonds publics à l’État québécois pour électrifier sa flotte de camions, mais ne considère pas Lion Électrique pour l’instant, préférant miser sur des manufacturiers étrangers.
Ces dernières semaines, le géant de l’alimentation Loblaw s’est inscrit au Registre des lobbyistes afin de « connaître les programmes de financement disponibles à l’électrification de flotte de marchandises ». L’entreprise souhaite avoir des discussions avec le cabinet du ministre des Transports.
« Ce financement qui pourrait se faire sous forme de subvention ou de crédit, et dont le montant et le programme sont inconnus, servirait à soutenir l’électrification de camions des Compagnies Loblaw Limitée », peut-on lire dans le mandat qui est valide jusqu’en décembre 2022.
Le chantier visant à renouveler la flotte de camions de la société est commencé depuis déjà quelques années. L’objectif de la direction est d’avoir complété le virage pour ses 265 véhicules d’ici 2030.
Des pourparlers
La direction de Loblaw a confirmé au Journal avoir eu des pourparlers avec Lion, basée à Saint-Jérôme, afin de connaître leur carnet de produits électriques. Ces échanges ne se sont toutefois pas matérialisés en commandes.
« Malheureusement, leurs camions ne répondaient pas à nos besoins en camions de classe 8 », a indiqué la porte-parole chez Loblaw, Johanne Héroux.
« Le fait que Lion n’était pas en mesure de nous fournir le type de camion dont nous avions besoin lorsque nous les avons approchés ne veut pas dire qu’ils sont exclus pour la suite, bien des éléments pouvant changer de part et d’autre », a-t-elle nuancé, lorsqu’elle a été questionnée sur les raisons poussant alors son groupe à envisager de profiter des programmes québécois.
D’ailleurs, concernant ces programmes, Loblaw a tenu à préciser dans un courriel qu’aucune demande officielle n’a encore été formulée auprès du gouvernement « à ce jour ».
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