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Ingérence étrangère: accusé à tort par l'Inde d'avoir lancé des grenades
Le Journal de Montréal
Amarjot craint pour sa sécurité jour et nuit depuis que l’Inde l’a faussement accusé d’avoir lancé des grenades sur l’édifice de son Haut-commissariat, à Ottawa.
«Je ne me sens plus en sécurité au Canada. On a tué plusieurs sikhs dans le monde, en Europe, aux États-Unis, et même ici. Le gouvernement indien peut tout faire. Ce n’est pas compliqué pour lui d’engager un tueur pour quelques dollars», lance Amarjot Singh, la mine sombre.
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L’homme de 32 ans que nous avons rencontré dans un restaurant Tim Hortons de Dorval au printemps dernier était encore sous le choc d’être devenu, du jour au lendemain, le suspect d’une enquête du National Investigation Agency (NIA), l’agence gouvernementale indienne de lutte contre le terrorisme, en plus de s’être retrouvé à la une des plus grands journaux indiens.
Et pourtant, il jure n'avoir rien à se reprocher.
Amarjot Singh a immigré au Canada en 2018. Le camionneur de métier, originaire du Punjab, avait auparavant travaillé aux Émirats arabes unis ainsi qu'en Arabie saoudite.
Après un court séjour en Alberta, il a déménagé avec sa femme à Montréal où ils ont ensuite accueilli une petite fille. La famille adore sa vie ici. «Nous pouvons vivre une vie paisible au Canada. Il y existe une liberté de parole qu’il n’y a pas en Inde. On a des droits. En Inde, le gouvernement s’en prend à mon peuple», explique-t-il.
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Une personne très proche de moi venait de mourir. Alors que je parlais avec un collègue psychologue, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer... et je me suis aussitôt empressée de m’excuser. J’ai alors eu droit à une réplique sans appel de sa part: «Ah non! Non!», m’a-t-il répété. Sa réponse m’a fait un grand bien, et j’y repense souvent. Il a refusé mes excuses, soulignant que mes émotions étaient non seulement légitimes, mais qu’elles s’exprimaient de la meilleure façon qui soit. La mort de cette personne m’avait profondément affligée, et il n’y avait aucune raison d’être gênée d’éprouver cette tristesse.