Favorable aux capitaux d’ailleurs
Le Journal de Montréal
De retour du Battery Show de Détroit, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon a dénoncé ceux qui ont tendance à déchirer leur chemise sur la propriété québécoise, alors que nos projets ont soif de capitaux étrangers.
« Il y a beaucoup de démagogie dans ce débat-là de détention québécoise », a déclaré en entrevue au Journal Pierre Fitzgibbon, à son retour du Battery Show, qui s’est déroulé la semaine dernière, à Novi, en banlieue de Détroit.
L’an dernier, le premier ministre François Legault s’était inquiété d’une éventuelle perte de contrôle de la filière au profit d’intérêts étrangers.
« Si on veut être capables de construire des batteries, ça commence par le lithium. Je ne voudrais pas que cette filière-là soit donnée aux Chinois ou à des entreprises étrangères », avait répondu M. Legault interrogé sur choix de s’impliquer dans le sauvetage de Nemaska Lithium l’an dernier.
En entrevue au Journal, la semaine dernière, Pierre Fitzgibbon a soulevé comme son chef l’importance de garder le contrôle de la filière chez nous.
« Il faut absolument que le spodumène soit converti ici au Québec. Ça, on peut le livrer. Ça, c’est notre focus, plus que “qui détient ?”, “qui met l’argent ?” parce que l’on n’a pas assez d’argent au Québec pour le faire de toute façon », a-t-il expliqué, en rappelant que la filière naissante aura encore besoin d’investissements de plus de 10 milliards de dollars.
« Apocalypse du Québec »
Sans les nommer, Pierre Fitzgibbon s’est montré irrité par certains qui jouent la carte du Québec, alors que leur financement vient parfois de l’étranger. « Il y avait des Québécois qui se réclamaient de l’apocalypse du Québec, mais l’argent venait d’où ? Elle venait de l’Ontario et d’ailleurs », a-t-il laissé tomber.
En avril dernier, l’un des plus sérieux prétendants à la reprise des actifs de North American Lithium (NAL), de La Corne en Abitibi, la québécoise SRG Mining, a mordu la poussière au profit de l’australienne Sayona.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.