Explosion de 60% des transferts d’entreprise: une véritable bombe à retardement guette nos PME
Le Journal de Montréal
Une véritable bombe à retardement guette nos PME aux quatre coins du Québec, alors que 60% plus d’entreprises que l’an dernier devront passer le flambeau pour éviter d’être vendues ou de carrément fermer leurs portes. Le Journal est allé à la rencontre de repreneurs qui ont pris le taureau par les cornes.
«On s’attend à ce que 24 000 entreprises soient transférées cette année, alors qu’on parlait de 15 000 l’an dernier. C’est une hausse exponentielle de 60%», prévient Alexandre Ollive, PDG du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ).
«Il y a beaucoup de propriétaires qui n’osent pas dire qu’ils vont vendre. Ils attendent à la dernière minute. Ils ont peur de perdre employés, fournisseurs et clients», dit-il.
Pour Pierre Graff, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), il s’agit d’un «cocktail explosif».
«On parle du plus grand transfert intergénérationnel de richesse en 10 ans», illustre-t-il.
«Quand les entreprises sont achetées par des groupes étrangers, même si les emplois sont parfois maintenus, les profits vont aux fonds ou aux familles qui les achètent», observe-t-il.
«Les Américains sont très actifs sur le marché québécois. C’est très inquiétant. Ça fait une immense différence de voir des groupes de Québécois ou des familles s’unir pour garder nos PME», souligne-t-il.
Chez le fabricant de meubles haut de gamme Verbois, à Rivière-du-Loup, Marie-Ève d’Amours, 34 ans, directrice générale et actionnaire, est fière d’avoir racheté la PME.
«Ça ne serait possiblement pas resté dans la région si ce n’était pas nous qui avions acheté», raconte-t-elle.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.