Essence trop chère: Fitzgibbon va abolir le prix plancher, plutôt que de fixer un plafond
Le Journal de Montréal
Dans l’espoir de faire diminuer le coût du litre à la pompe, Pierre Fitzgibbon va abolir le prix plancher de l’essence, comme le recommande l’expert qu’il avait mandaté. Par contre, pas question de baisser les taxes sur le carburant, prévient le ministre.
• À lire aussi: Prix de l’essence: «On se fait avoir», clame Marchand
• À lire aussi: Essence trop chère: Fitzgibbon souhaite que vous puissiez voir où sont les meilleurs prix chaque semaine
«Baisser les taxes sur le carburant? Je pense qu’il faudrait les monter, s’il fallait faire quelque chose», a laissé tomber le ministre en réponse à une question de l’auteur de ces lignes, jeudi. Il a plus tard précisé, sur X, que «le gouvernement n’a aucunement l’intention de hausser la taxe sur l’essence».
Ses propos ne sont pas sans rappeler ceux qu’il avait tenus en août dernier, comme quoi il faudrait réduire de moitié le parc automobile du Québec.
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a lancé ce nouveau pavé dans la mare alors qu’il terminait un point de presse pour annoncer l’abolition du prix plancher de l’essence. Ce dernier avait été mis en place en 1997 pour protéger, mais finalement sans succès, les petits joueurs contre la consolidation du marché.
Le prédécesseur de M. Fitzgibbon à l’Énergie, Jonatan Julien, s’était-il trompé en rejetant l’abolition du prix plancher, en 2019, sous prétexte qu’il empêche la concurrence entre les stations-service au détriment des automobilistes? «Oui», a répondu sans hésiter M. Fitzgibbon.
Or, «le prix plancher devrait être éliminé», recommande maintenant le professeur Robert Clark, à qui le ministère de l’Économie avait demandé de se pencher sur les disparités régionales du prix de l’essence au Québec.
«Le prix plancher [...] empêche les entreprises plus compétitives de fixer des prix plus faibles», signale le professeur de l’Université Queen’s et de HEC Montréal, dans son rapport rendu public jeudi.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.