Endettement : les prêteurs privés font des affaires d’or... en «aidant» les Québécois cassés
Le Journal de Montréal
En moins de deux ans, le nombre de services privés de prêts rapides a augmenté de 52 % au Québec. Aujourd’hui, les Québécois en manque d’argent peuvent se financer auprès d’un réseau de 145 prêteurs à des taux d’intérêt de 35 %.
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Depuis la mise en place d’un permis spécifique pour le crédit à coût élevé en 2019, le nombre de prêteurs en affaires au Québec est en forte hausse. À la fin de 2020, l’Office de protection des consommateurs (OPC) dénombrait 95 permis. Il y en a maintenant 145, soit 52 % de plus.
« De toute évidence, il va y avoir une grosse croissance parce que les gens ont de la misère à joindre les deux bouts. Plus les gens vont être en difficulté financière, plus ces compagnies-là vont pouvoir en profiter », estime Pierre Fortin, président du syndic de faillite Jean Fortin et Associés.
Une compagnie de prêt rapide basée sur la Rive-Sud de Montréal jointe par téléphone confirme la hausse du recours aux prêts rapides : « Les demandes sont plus élevées, c’est sûr », lance Pascal Boivin, représentant commercial pour Prêt Fidèle.
Les personnes qui se tournent vers ces crédits sont souvent mal prises et désespérées. Elles ont besoin d’argent rapidement pour rembourser d’autres dettes déjà contractées ou faire face à une dépense inattendue et n’ont pas accès aux institutions financières, aux cartes de crédit et aux marges. « Souvent c’est des faillites, pertes de crédit, divorces, ou une maladie », explique M. Boivin.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.