Des sièges sociaux vides de leurs hauts dirigeants
Le Journal de Montréal
Si le nombre de sièges sociaux au Québec est demeuré stable lors des dernières années, force est de constater que plusieurs se sont vidés de leurs dirigeants, selon une compilation effectuée par Le Journal.
Au sein des 30 grandes entreprises qui font partie de l’indice Québec (IQ 30), 139 dirigeants sur un total de 354, soit près de 40 %, travaillent maintenant à l’extérieur du Québec ; bien souvent en Ontario ou aux États-Unis.
Dans certains cas comme la Banque de Montréal (BMO) ou Molson Coors, il n’y a aucun dirigeant dans la métropole depuis plusieurs années et le siège social ressemble davantage à une façade.
Même constat pour Bell alors que le grand patron Mirko Bibic, un Montréalais d’origine, a décidé de s’établir à Toronto. Une seule dirigeante sur 14 (la première vice-présidente Karine Moses) travaille au Québec, une situation qui n’a guère évolué lors des dernières années.
Un centre de décision qui glisse
Mais d’autres fleurons voient maintenant leur centre décisionnel glisser à l’extérieur du Québec, même si leur siège social demeure en théorie ici.
C’est le cas de la Banque Laurentienne, qui est maintenant dirigée par Rania Llewellyn, une patronne unilingue anglophone, qui veut toutefois apprendre le français, mais qui demeure à Toronto.
Selon la notice annuelle de 2015 de l’institution bancaire québécoise, quatre dirigeants sur six restaient à Montréal, soit 66 %.
Mais ce chiffre a été réduit comme peau de chagrin et il y a actuellement trois membres de la haute direction qui sont dans la métropole québécoise sur un total de neuf, un taux de 33 %.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.