Des archéologues précisent l’âge du plus vieux bâtiment de ferme de Montréal
Le Journal de Montréal
Grâce à une technique rarement utilisée, la dendrochronologie, des archéologues ont précisé l’âge du plus ancien bâtiment de ferme de l’île de Montréal.
C’est en 1703 que des bûcherons ont coupé les frênes et thuyas ayant servi à la reconstruction de la Maison Saint-Gabriel à la suite d’un incendie qui n’avait épargné que la laiterie 10 ans plus tôt. «C’est ce que démontre l’analyse des poutres sur 10 des 21 échantillons prélevés sur place», explique l’archéologue Alex Lefrançois-Leduc, de la firme Patrimonia Archéologie.
C’est à l’aide de la dendrochronologie – une science peu connue de l’archéologie où les experts québécois se dénombrent sur les doigts d’une seule main (voir encadré) – que M. Lefrançois-Leduc en est venu à cette conclusion qu’il consignera dans un rapport prévu pour l’automne.
Le Journal a pu observer les échantillons de bois qui ont permis à l’archéologue de remonter le temps pour déterminer l’âge des pièces de la maison et même la saison où l’arbre a été coupé dans la forêt environnante. L’expert peut en effet préciser si l’abattage s’est fait l’automne ou l’hiver en examinant l’écorce.
La maison Saint-Gabriel, achetée par Marguerite Bourgeois en 1668, accueillait des filles du Roy et constitue selon le Répertoire du patrimoine culturel du Québec le «plus ancien témoin de la réalité rurale montréalaise et figure parmi les plus anciennes résidences religieuses subsistant au Québec».
Les poutres de la charpente et du toit sont faites de frêne noir, une essence qui abondait à l’époque sur l’île de Montréal et qui est complètement disparue depuis. Certaines pièces étaient âgées de plus de deux siècles quand elles ont été fixées dans le bâtiment. On trouve aussi du thuya occidental, appelé familièrement cèdre. Une pièce massive, vraisemblablement la plus vieille de la structure, avait 229 ans quand elle a été coupée, ce qui signifie qu’elle avait entamé sa croissance vers 1475, l’année de la naissance du peintre italien Michel-Ange.
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