Blocage du pont Ambassador: un enjeu de 300 M$ par jour
Le Journal de Montréal
Le blocage par des manifestants du pont Ambassador, où passent plus de 300 millions de dollars de biens chaque jour, vise dans le mille si l’objectif est maintenant de s’attaquer au poumon économique du pays.
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« C’est le nouveau casse-tête des camionneurs. C’est la nouvelle stratégie des manifestants, qui pourrait faire plier Justin Trudeau beaucoup plus vite que les événements d’Ottawa », prédit Benoit Therrien, président de Truck Stop Québec.
Ces derniers jours, le célèbre pont Ambassador qui relie Detroit, au Michigan, à Windsor, en Ontario, a vu des manifestants défiler, ce qui a forcé des chauffeurs à passer par Sarnia, faute de pouvoir emprunter le pont suspendu.
« Les chauffeurs sont pris en otage. Ça va rallonger leur semaine d’une journée d’ouvrage », a déploré le propriétaire d’une flotte de camions inquiet, préférant taire son identité par crainte de représailles.
À l’Association du camionnage du Québec (ACQ), on voit déjà le prix des voyages bondir de plus de 10 % en raison des blocages, des enjeux de main-d’œuvre et de logistique, qui s’étirent.
« S’ils ne reçoivent pas leur matière, plusieurs secteurs manufacturiers souffriront. Il pourrait même en résulter des mises à pied », va jusqu’à dire au Journal son PDG Marc Cadieux.
« La situation est vraiment préoccupante », lance à son tour au bout du fil Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.