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15 000 jeunes se décollent le nez des écrans pendant 24 heures
Le Journal de Montréal
Près de 15 000 ados et jeunes adultes se sont déconnectés des écrans ce dimanche dans le cadre du défi 24h PAUSE, un record de participation pour cette «cure de désintoxication numérique».
Un sondage Léger publié en juin dernier dévoile que 90% des jeunes adultes admettent que leur utilisation des écrans affecte négativement leur bien-être, une statistique qui fait écho à la popularité croissante de l’initiative Pause ton écran, organisée par Capsana, une organisation qui fait la promotion de la santé et des saines habitudes de vie.
«On sait que quelque chose [...] nous affecte, mais on ne sait pas exactement quoi faire ou comment faire pour essayer d’améliorer la situation. Cette réalisation-là, je pense qu’elle est là», explique Carolanne Campeau, conseillère en prévention des risques liés à l’usage des écrans.
L’événement auquel les 12-35 ans pouvaient s’inscrire en ligne rappelle que le but, ce n’est pas de se déconnecter complètement, mais d’être plus conscient des effets néfastes.
«C’est de reconnaître les bienfaits pour maximiser cette partie-là, mais réduire ce qui vient déranger», ajoute la référence en matière de dépendance aux écrans.
Les jeunes adultes québécois passent en moyenne 3,5 heures par jour sur leurs écrans à des fins de loisirs durant la semaine et près de 4 heures la fin de semaine, selon le même sondage Léger.
«Plus de 4 heures, c’est associé à [une] moins bonne qualité de sommeil, moins bonne performance, soit à l’école ou au travail, et une insatisfaction avec la vie», explique Carolanne Campeau, qui se réfère à une récente étude menée par la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Déterminée à réduire son temps d’écran, Dominique Caouette n’a pas fait les choses à moitié: au lieu d’une simple pause temporaire, elle a carrément supprimé son compte Instagram il y a trois ans.
«Je sentais que ça affectait ma perception de moi-même et je passais beaucoup trop de temps sur mon téléphone», explique la Montréalaise, qui enseigne au primaire.
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Une personne très proche de moi venait de mourir. Alors que je parlais avec un collègue psychologue, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer... et je me suis aussitôt empressée de m’excuser. J’ai alors eu droit à une réplique sans appel de sa part: «Ah non! Non!», m’a-t-il répété. Sa réponse m’a fait un grand bien, et j’y repense souvent. Il a refusé mes excuses, soulignant que mes émotions étaient non seulement légitimes, mais qu’elles s’exprimaient de la meilleure façon qui soit. La mort de cette personne m’avait profondément affligée, et il n’y avait aucune raison d’être gênée d’éprouver cette tristesse.