Un long et profond malaise
Le Journal de Montréal
Il fallait avoir beaucoup d’audace pour porter le destin tragique de Lady Di sur scène. Ça, les créateurs de Diana : The Musical n’en manquent pas. Mais c’est le bon goût qui manque cruellement à l’appel dans ce spectacle carrément imbuvable.
Déjà, sur papier, l’idée était pour le moins douteuse : retracer la vie de Diana Spencer – de ses premiers pas à Buckingham Palace jusqu’à son décès tragique – par l’entremise de chansons pop vitaminées, de chorégraphies endiablées et d’envolées vocales vertigineuses.
Ça aurait tout de même pu fonctionner. On n’a qu’à penser à Rent, succès mondial ayant comme toile de fond l’éclosion du sida au tournant des années 1990. Bref, la tâche était colossale. Mais pas impossible.
On avait donc bon espoir. Et il s’est volatilisé dans les premières minutes de Diana : The Musical. Netflix propose depuis quelques jours une captation du spectacle en amont de ses représentations au Longacre Theatre de New York, prévues le mois prochain.
Feuilleton superficiel
Car le spectacle affiche rapidement ses couleurs. On devine instantanément que le parcours extraordinaire de Diana Spencer, dite Lady Di, a finalement été distillé en un vulgaire feuilleton de bas étage, appuyé de chansons criminellement génériques et sans saveur. Même certaines des plus grandes réussites de la princesse de Galles sont relatées avec une superficialité sans nom.
Un exemple ? On revisite le moment important de son règne où elle est allée visiter – et surtout serrer la main – des patients atteints du sida dans un hôpital londonien. D’abord réticents à poser pour les caméras, ces hommes finissent par accepter... après s’être fait promettre une caisse d’eye-liner.
« Je suis peut-être malade, mais je suis beau comme un dieu », chantonne alors un des patients.
Euh... Pardon ? Évoquer ici le mauvais goût tiendrait de l’euphémisme.
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