Travailleurs étrangers: l’inertie du fédéral sème le chaos dans nos fermes
Le Journal de Montréal
Une agricultrice incapable d’avoir ses quatre travailleurs mexicains manquants en raison des délais bureaucratiques du « monstre qu’a créé Service Canada » songe à mettre la clé sous la porte.
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« Est-ce que je vais continuer longtemps comme ça avec l’incertitude ? C’est pour ça que l’on est rendu au premier ministre [Justin Trudeau]. Faut arrêter la fragilité de ce programme-là, il en va de la survie de nos fermes maraîchères », a dénoncé Catherine Lefebvre, propriétaire de Maraîchers L&L inc, à Saint-Michel, dans la MRC des Jardins-de-Napierville.
Pour elle, ses travailleurs manquants sont la goutte qui fait déborder le vase. Elle risque de perdre 150 000 $ sur des ventes de 400 000 $, après avoir eu de la misère toute l’année à trouver des contenants de toutes sortes pour ses légumes.
« On a besoin des travailleurs en février. Je ne peux pas partir des transplants d’oignons fin avril. Il y a un laps de temps nécessaire », a ajouté celle qui a besoin de ses quatre travailleurs mexicains pour lancer la machine.
Hier, des associations ont interpellé le premier ministre Justin Trudeau pour lui faire savoir que les ratés informatiques de Service Canada mettent carrément en péril l’arrivée de leurs 17 000 travailleurs étrangers.
Une cellule de crise doit être mise en place d’urgence, ont plaidé l’Union des producteurs agricoles (UPA), l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) et la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME), au siège social de l’UPA, à Longueuil.
Problèmes informatiques
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.