Salaires: les bûcherons québécois se font manger la laine sur le dos
Le Journal de Montréal
Sans eux, il n’y aurait pas de bois, et pourtant ils gagnent la même chose qu’il y a 20 ans. Les entrepreneurs forestiers peinent à arriver, alors que les industriels du bois nagent dans les profits.
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« Ce n’est pas normal qu’on ne soit pas capables d’être des entrepreneurs indépendants. Il y a un problème quelque part », constate Étienne Lauzier, entrepreneur forestier d’Amqui, au confluent de la rivière et du lac Matapédia.
À 34 ans, il est considéré comme un jeune dans le milieu, même s’il a sa propre entreprise depuis 10 ans.
Et les affaires vont plutôt bien pour lui.
Jamais de répit
Mais, bonnes affaires ou pas, il est loin de toucher les 10 % de profits par année nécessaires pour payer ses hommes et entretenir sa machinerie.
Il travaille 70 heures par semaine, 52 semaines par année.
Il va dans le bois de 38 à 40 semaines, et les autres sont passées au garage pour qu’il fasse la maintenance de ses abatteuses, de ses transporteurs, de ses camions et de ses camionnettes.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.