Lock-out chez Rona: les discussions rompues de nouveau
Le Journal de Montréal
Les négociations sont de nouveau rompues entre la direction et des travailleurs de Rona, un peu plus de dix jours après le déclenchement d’un lock-out par le géant canadien de la quincaillerie.
Mardi soir, la partie patronale aurait rompu les discussions à la table de négociation, malgré les efforts poursuivis par le conciliateur du ministère du Travail affecté au dossier.
Une situation que déplore les 120 travailleurs du Rona l’Entrepôt de l’arrondissement Anjou, à Montréal, représentés par la CSN. Sans contrat de travail depuis la fin janvier, leur mouvement de grève a été interrompu par un lock-out le 4 mai dernier.
« Depuis le 10 avril, la direction n’a pratiquement pas bougé, affirme le président du syndicat, Paul-Émile Paquette. Elle refuse systématiquement de reconnaître les problèmes que nous avons avec la structure salariale dans son ensemble ».
Le salaire d’entrée au Rona d’Anjou est actuellement fixé à 0,25 $ au-dessus du salaire minimum (15,75$ / heure). Pour un travailleur à temps plein, soutient le syndicat, il faut en moyenne 15 ans avant d’atteindre le salaire maximal, actuellement fixé à 21,51 $ l’heure.
Dans le cadre de la présente négociation, les employés demandent de majorer d’un dollar le salaire maximal (à 22,51 $) et de réduire le temps nécessaire avant d’atteindre ce sommet. Ils souhaitent également voir certaines primes être majorées.
« Rona doit réaliser que le succès de son entreprise repose en grande partie sur son personnel. Mais ce n’est pas en offrant des salaires de misère que l’on construit notre service à la clientèle », de déclarer la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.