Les deux tiers des faillites du pays ont lieu au Québec
Le Journal de Montréal
Le Québec demeure la championne incontestée des faillites d’entreprises au Canada. En effet, depuis un an, pas moins de 60 % des faillites au pays l’ont été par des entreprises établies au Québec.
Ces données émanent du dernier rapport statistique mensuel du Bureau du surintendant des faillites (BSF), publié au cours du mois d’août dernier. Lorsque comparé aux provinces, le Québec se démarque autant par son nombre élevé de faillites que par sa disproportion par rapport à son poids démographique au Canada.
Le BSF révélait, par exemple, qu’un total de 3097 entreprises ont déclaré faillite au Canada entre les mois de juillet 2022 et 2023. Or, pendant cette même période d’un an, 1879 faillites d’entreprises ont été enregistrées au Québec, l’équivalent de 61 % de toutes les faillites du pays.
Ce chiffre surprend d’autant plus qu’avec ses 8,8 millions d’habitants, le Québec ne compte que pour 23 % de la population canadienne. À titre de comparaison, sa voisine ontarienne, avec pas moins de 15,6 M d’habitants ou 40 % de la population canadienne, a enregistré seulement 816 faillites, moins de la moitié de celles enregistrées au Québec.
La palme d’or au Québec
La question a été soulevée à l’Assemblée nationale, la semaine dernière, par le député Frédéric Beauchemin, critique libéral en matière de Finances et d’Économie. L’ancien DG et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia a piqué au vif le ministre Pierre Fitzgibbon, l’accusant de paraître fier de voir le Québec obtenir « la palme d’or des faillites au Canada ».
Les raisons pouvant expliquer cette situation ne sont pas claires. Nombre d’économistes à qui nous avons demandé des explications nous ont avoué mal saisir le phénomène. Une composition du tissu entrepreneurial distincte de celle des autres provinces et un environnement d’affaires moins favorable aux entreprises sont au nombre des pistes évoquées.
« Les Québécois en arrachent, a risqué, pour sa part, le député Beauchemin en entrevue avec Le Journal. Les chiffres le montrent, ils sont contraints à des choix difficiles en cette période de forte inflation. Plusieurs entreprises en échoppent. Et tandis que la CAQ dépense des fortunes pour l’accueil d’entreprises étrangères, on laisse nos PME mourir dans l’indifférence quasi complète. Tout cela est désolant. »
-Avec la contribution de David Descôteaux
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