La Russie a gagné 93 milliards d'euros via ses exports fossiles en 100 jours de guerre
Le Journal de Montréal
La Russie a engrangé 93 milliards d'euros de revenus tirés de l'exportation d'énergies fossiles durant les 100 premiers jours de sa guerre contre l'Ukraine, dont une majorité vers l'UE, selon le rapport d'un centre de recherche indépendant publié lundi, et qui épingle particulièrement la France.
• À lire aussi: [EN DIRECT] 109e jour de guerre en Ukraine: voici tous les derniers développements
• À lire aussi: Deux jeunes couples de soldats ukrainiens se sont dit «oui» au son des sirènes
Cette publication du Centre for research on energy and clean Air (CREA), basé en Finlande, survient alors que l'Ukraine presse les Occidentaux de rompre tout commerce avec la Russie pour cesser d'alimenter le trésor de guerre du Kremlin.
L'Union européenne a récemment décidé d'un embargo progressif - avec des exceptions - sur ses importations de pétrole. Le gaz russe, dont elle est très dépendante, n'est pour l'instant pas concerné.
Selon le CREA, l'UE a représenté 61% des importations fossiles, soit environ 57 milliards d'euros, sur les 100 premiers jours de la guerre (24 février - 3 juin). Les plus gros importateurs ont été la Chine (12,6 milliards d'euros), l'Allemagne (12,1 milliards) et l'Italie (7,8 milliards).
Les revenus de la Russie proviennent d'abord de la vente de pétrole brut (46 milliards), suivi par le gaz acheminé par gazoducs (24 milliards), puis les produits pétroliers, le gaz naturel liquéfié (GNL) et enfin le charbon.
La manne ne s'est pas tarie, même si les exportations ont reculé en mai et que la Russie est obligée de vendre à prix bradés sur les marchés internationaux. Malgré cette ristourne, le pays a quand même profité de la hausse mondiale des cours de l'énergie.
Si certains pays ont fait des efforts importants pour réduire leurs importations (Pologne, Finlande, Pays baltes), d'autres ont au contraire augmenté leurs achats : Chine, Inde, Émirats Arabes Unis ou ... la France, selon le CREA.